Une étude réalisée par BearingPoint explique comment les entreprises françaises se développent en Afrique : bottom of pyramid, risques, e-commerce…
« La richesse et la diversité de l’Afrique, de ses 54 pays, 93 langues officielles qui en font un continent varié et qui ne doit pas être pris comme un tout », rappelle Jean-Michel Huet, associé chez BearingPoint. L’Afrique devrait atteindre 1,9 milliard d’habitants en 2040, dont 900 millions pour la classe moyenne. Toutefois, aujourd’hui, la précarité touche encore 60% de la population. « Les ‘vrais’ risques pour le climat des affaires en Afrique, selon notre panel*, sont le risque monétaire et le risque sécuritaire », indique le cabinet de conseil, qui appelle à s’extirper des clichés relatifs au continent.
A l’occasion de son sixième Observatoire du développement international, BearingPoint met en exergue les nombreuses opportunités qui se présentent, pour les entreprises, sur le continent, et rappelle qu’il convient, comme pour tout projet de nouvelle implantation, d’être prudent. Certains pays tirent leur épingle du jeu : la Côte d’Ivoire, le Maroc et le Cameroun font partie des implantations favorites des entreprises françaises interrogées. La distribution (directe ou indirecte), les services aux entreprises et l’industrie figurent parmi les activités les plus exercées en Afrique par les sociétés françaises passées au crible du cabinet.
Des offres adaptées aux enjeux locaux
Ces activités ne sont pas pour autant exercées de manière identique d’un pays à l’autre : il convient de tenir compte de l’hétérogénéité des populations et du niveau de développement des infrastructures et des services publics. Parmi les bonnes pratiques pouvant être déployées, BearingPoint rappelle qu’il peut être judicieux de s’adresser aux populations les plus pauvres au moyen d’offres adaptées, à l’instar du lait de croissance de Nestlé ou du micro-crédit. La connaissance du terrain est par ailleurs essentielle : ainsi, au sein des effectifs des entreprises interrogées, 60% des salariés dédiés aux activités africaines sont des Africains, avec des contrats locaux.
Il est temps de passer à l’action, estiment enfin ces firmes. Pour 57% des entreprises, l’Afrique représentait moins de 5% du chiffre d’affaires lors de la précédente décennie, alors qu’elles ne seront plus que 14% dans ce cas en 2020. « Les entreprises n’ont pas peur d’investir dans une stratégie long-terme et ‘win-win’ pour le continent, tout en maintenant un certain niveau de prudence, notamment concernant les risques financiers », précise le cabinet. L’e-commerce constitue une des activités désormais scrutées de près par les entreprises. 70 millions de smartphones sont en circulation ; un chiffre qui devrait atteindre 360 millions en 2025 !
*Etude quantitative et entretiens qualitatifs réalisés entre avril et novembre 2015 sur la base d’un panel de 3000 responsables ou dirigeants de 800 entreprises.