Nouvelle architecture d’intérieur, carte renouvelée : à Cannes, malgré un contexte difficile, le Carlton Beach Club a su faire évoluer sa plage et son restaurant.
“Nous ne sommes plus un restaurant de plage, mais un restaurant sur la plage”, lance Johan Lejeune. Les beaux jours se prolongeant, le directeur du Carlton Beach Club, la plage de l’hôtel Carlton de Cannes (Alpes-Maritimes), compte bien miser sur le nouveau concept de l’établissement. Celui-ci a nécessité un an de travaux. A la demande de la ville de Cannes, toutes les concessions ont dû faire évoluer leur concept, afin de faire vivre la Croisette aussi bien en été qu’en hiver. Le choix s’est porté sur une ambiance chic et élégante, qui rappelle les années 1950 à 1970, avec les incontournables transats à rayures.
Doté d’une identité bien distincte du célèbre hôtel ouvert en 1913, le Carlton Beach Club n’oublie pas ses racines : la rénovation préfigure celle de l’établissement principal, qui s’achèvera en 2023. Prévue en mars, la réouverture du Carlton Beach Club a dû être décalée au 19 juin. “Nous avons eu la chance d’avoir un flux de clientèle locale. Habituellement, le Cannois ne sort pas en juillet-août !”, s’amuse Johan Lejeune. Protocole sanitaire oblige, entre 30% et 40% de places sont perdues entre la plage et la terrasse : 60 couverts et 100 transats de plus auraient dû être installés. “Le groupe IHG a été bien au-delà des recommandations”, appuie Jad Aboukhater, directeur du business development.
Côté hôtel, le Carlton compte 343 chambres et emploie 300 personnes en CDI en contexte normal, un effectif qui peut être amené à doubler. Le tourisme de loisirs représente 50% du chiffre d’affaires : “depuis cinquante ans, la clientèle du Moyen-Orient a fait du Carlton sa référence”, souligne le manager. Cannes est par ailleurs la deuxième ville de congrès en France, après Paris. Autant de salons qui assurent habituellement une clientèle à l’année, pour 25% à 35% du chiffre d’affaires; devant les groupes (réunions et événements d’entreprises): sur une année normale, le MICE (meetings, incentives, conferencing, exhibitions) pèse pour 10% à 15% des ventes.
Une montée en gamme de la carte
Cette année, au Carlton Beach Club, l’offre food de la plage et du restaurant ont exceptionnellement été fusionnées. Un resserrement qui n’empêche pas d’avoir réussi à réorienter la carte sur des inspirations provençales et méditerranéennes, marquées par le beau plateau de poissons proposé aux clients, qui font ensuite leur sélection. “La volonté a été de faire monter en gamme notre carte”, poursuit Johan Lejeune. L’enseigne parisienne Homer Lobster a ainsi conçu un sandwich exclusif (chair de homard, consommé de légumes, ketchup de poivron et granola maison), tandis qu’un véritable bar a été construit sur la plage.
Vingt-cinq cocktails sont proposés. “De 10 heures à 17 heures, nous sommes davantage un bar d’envoi, tandis qu’une offre lounge prend place le soir. L’idée est de proposer des cocktails plus désaltérants la journée”, indique le directeur, qui affiche une riche expérience de barman dans plusieurs grands hôtels. Le Water Melon Collins est très rafraîchissant, tandis que l’incontournable Pina Colada s’est hissée en tête des ventes grâce à sa présentation dans une généreuse coque en bois.
Le Carlton Beach Club emploie actuellement 67 personnes. “Nous avons la chance d’avoir beaucoup de saisonniers présents dans la région”, souffle Johan Lejeune. Il convient de noter l’attention portée aux clients tout au long de leur repas. On regrettera seulement des tarifs un peu trop élevés par endroits – notamment sur la bière -, compensés par une vue imprenable sur la Méditerranée.
Photos du ponton, de la plage et de la salle: Roméo Balancourt