A Nice, le bar de l’hôtel Negresco se dédouble avec son salon «Le Versailles en journée». Cet été, la carte a fait la part belle aux fleurs, sans oublier les classiques.
Entrer au Negresco, à Nice (Alpes-Maritimes), c’est franchir le seuil d’un monde presque suranné, où la tradition est de mise. Lobby majestueux, bagagistes en costume, plus de 6 000 œuvres d’art en collection, et une labellisation Entreprise du patrimoine vivant depuis 2015. Pourtant, l’hôtel 5 étoiles de la Promenade des Anglais créé en 1913 par Henri Negresco évolue, à l’image de ses bars.
Le Negresco (128 chambres) a en effet repensé le tempo de son offre de bars avec, depuis décembre 2022, la pérennisation de l’usage de son salon Versailles, initialement utilisé l’été. “Un lieu de vie, pour passer ou se donner rendez-vous”, décrit Benjamin Larbi, bar manager. Sa terrasse de 90 mètres carrés, très appréciée, prolonge le salon, dans lequel trône l’un des trois portraits d’apparat de Louis XIV, par Hyacinthe Rigaud (les deux autres se trouvant au château de Versailles et au Louvre). Les fleurs sont mises à l’honneur à travers le menu de cocktails (“Flower power”: hibiscus, violette, jasmin, néroli, pois papillon, rose).
Gin Hendrick’s Flora Adora, framboise, espuma de fleur d’oranger et amande (siphon) constituent les ingrédients du Néroli, très léger au nez, résolument soyeux en bouche, et gourmand. “Il y a un côté floral avec la framboise et l’émulsion d’amandes”, décrit Benjamin Larbi, à propos de ce cocktail (27 euros) très aérien. Le salon Versailles est accessible sous forme d’un bar de journée jusqu’au mois d’octobre, avant de reprendre son service complet en mai, avec le grand prix F1 de Monaco.
Un cocktail indémodable
La visite se poursuit au sein du bar même de l’hôtel, une grande salle elle aussi richement décorée et dotée d’une longue histoire, avec des boiseries en noyer datant de 1913, et une tapisserie de 1683.
Un lieu oscillant entre classicisme et modernité, à travers une carte de cocktails renouvelée certes, mais à laquelle l’équipe de 12 barmans ne peut retirer The Legend royal Negresco (35 euros), créé par M. Saporta, premier chef de bar de l’hôtel en 1957 : kirsch Lehmann, sirop de framboise, zeste d’orange, champagne blanc de blanc, paillettes d’or. “On fait en sorte de ne pas changer la recette. L’hôtel a une histoire, qu’il faut perpétuer”, rappelle Benjamin Larbi. Le cocktail est moelleux, grâce au sirop de framboise et au champagne. Le reste de la carte est centré sur les saveurs de la Belle époque, à travers cinq cocktails.
“Etre à l’écoute”
Le caractère feutré des lieux ne doit pas inciter le staff à la réserve, estime le bar manager : “les barmans doivent interagir avec les clients, écouter leurs demandes, ou les conseiller sur les lieux à visiter dans la ville. Pour les cocktails, il faut savoir tout faire, et utiliser des termes qui rassurent les clients.” L’hôtel compte une clientèle internationale à hauteur de 80%, “avec des demandes pointues”.
Le Negresco poursuit par ailleurs sa modernisation avec la rénovation d’une dizaine de chambres par an, le rachat de la plage en 2022 ainsi que la création d’un spa prévue pour la fin 2023. Autant de nouveautés pour affronter la concurrence de nouveaux hôtels prévus à Nice.
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