Si les hôtels sauvent la mise, les casinos doivent affronter une baisse des sommes collectées.
En 2013, la fréquentation des hôtels français a poursuivi son recul, relève Deloitte dans son étude annuelle consacrée aux tendances de l’hôtellerie et du tourisme. L’occupation des hôtels a baissé de 1 %. Le chiffre d’affaires moyen s’est néanmoins stabilisé. « L’hôtellerie souffre du contexte économique et de ses conséquences sur les dépenses des entreprises et des particuliers », indiquent Philippe Gauguier et Florent Daniel, respectivement associé et manager chez In Extenso. Les dépenses non-stratégiques ont été limitées, d’où une pression à la baisse sur les prix moyens pour tenter de limiter l’hémorragie.
Dans ce contexte, Paris se démarque avec une progression continue du chiffre d’affaires depuis 2009. Le taux d’occupation moyen des hôtels parisiens ne chute pas sous la barre des 70 %, et passe rarement sous la barre des 80 %.
Sur la Côte d’Azur, l’occupation des hôtels a reculé entre le deuxième semestre 2012 et le deuxième semestre 2013. La restriction des budgets alloués par les entreprises pour leurs réunions et séminaires a pénalisé le segment haut de gamme, mais a favorisé le milieu de gamme.
Faites vos jeux, rien ne va plus
Les casinos ne sont pas non plus épargnés par la crise. Le produit brut des jeux, qui correspond aux sommes collectées ou perdues par les joueurs, est passé de 2,8 milliards d’euros en 2007 à 2,3 milliards d’euros en 2012. Dans le même temps, les mises des joueurs ont reculé pour s’élever à 15,1 milliards en 2012 contre 19,1 milliards cinq ans auparavant. Deloitte attribue ces contre-performances à la présence massive de ces établissements dans les stations balnéaires et les zones touristiques, ainsi que par les nombreuses règlementations qui pèsent sur le secteur, telle la lenteur éprouvée pour lancer de nouveaux jeux.
Les entreprises de casinos, qui emploient environ 15.500 personnes en France, doivent s’acquitter de prélèvements qui représentent près de 55 % du produit brut des jeux, rappelle le cabinet. Ces sociétés peuvent miser sur l’innovation produit et la communication.
En dépit de l’apparition de nouveaux jeux, tels la bataille, les machines à sous demeurent la clef de voûte de l’activité avec 90 % de leurs revenus. Les clients des casinos ont essentiellement des ressources financières « modestes ». Pour améliorer leurs performances, les casinos doivent effacer une image pouvant être considérée comme « anti-éthique », en renforçant leurs procédures de contrôle interne, déjà très exigeantes.
Le tourisme, « une cause nationale »
Ces deux secteurs ne constituent qu’une partie des facettes du secteur du tourisme, qui doit être considéré en France comme « une cause nationale », selon les auteurs de l’étude. Avec 54 milliards de dollars, la France en représente 5,2 % des revenus mondiaux. Le raccourcissement des séjours, la croissance des arrivées de visiteurs asiatiques et le vieillissement de la population peuvent notamment être davantage être pris en compte par les acteurs du secteur.
L’investissement, la gestion de la saisonnalité et l’accueil apparaissent comme les trois grands défis que doivent relever les professionnels du tourisme.