Les Français poussent les collectivités à participer à l’effort de réduction des dépenses publiques.
Face à la crise, les efforts financiers doivent aussi passer par les collectivités locales. Régulièrement pointées du doigt pour la hausse de leurs effectifs, celles-ci doivent, pour 83 % des Français, participer à l’effort de réduction des dépenses publiques préconisé à tous les niveaux par la Cour des comptes.
Ce chiffre, tiré d’un sondage réalisé par l’Ifop pour l’association Le Cri des contribuables, laisse transparaître une adhésion généralisée à cette idée, quelque soit la « proximité politique » déclarée par les sondés (72 % des personnes se disant proches du Front de gauche, 86 % des interviewés se déclarant proches du Parti socialiste et 92 % des sondés se rapprochant de l’UMP). Les personnes déclarant avoir voté Nicolas Sarkozy et François Bayrou au premier tour de l’élection présidentielle adhèrent le plus à cette idée, tout comme les personnes âgées de 65 ans et plus.
Pour contribuer à cet effort, les Français souhaitent que les collectivités remettent en question leur mode de fonctionnement au lieu d’augmenter les impôts locaux. Leur niveau est jugé « excessif » par 55 % des sondés et « normal » par 44 % des interviewés. Seuls 1 % d’entre eux le jugent « insuffisant ». 64 % des personnes se disant proches du Front National et 55 % des sondés se rapprochant de l’UMP trouvent le niveau des impôts locaux « excessif ». A gauche, ce chiffre atteint 53 % pour les interviewés proches du Front de gauche et 48 % pour le PS.
L’impact des différentes phases de décentralisation, qui ont conduit au transfert d’agents vers les collectivités, parmi lesquels les techniciens et ouvriers de service des collèges et lycées affectés aux départements et aux régions, et la nécessaire prise en charge de ces nouveaux personnels sont mises en avant par celles-ci pour expliquer la hausse de leurs dépenses.
La réduction des dépenses et des impôts – terme ayant son importance dans l’analyse des résultats – constitue un enjeu fort à l’approche des élections municipales, qui se tiendront en 2014. 48 % des Français estiment « tout à fait prioritaire » que les candidats qui se présenteront dans leur commune s’engagent à réduire à la fois les dépenses et les impôts de celle-ci, tandis que 47 % d’entre eux estiment cet engagement « important mais pas prioritaire ». Préserver le même niveau de services ou l’accroître à effectifs constants ou moindres, tel sera le défi des candidats à ces élections et, en fonction des enjeux locaux, des maires sortants souhaitant se représenter.
*Enquête réalisée entre le 29 et le 31 janvier par l’Ifop par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon de 1005 personnes représentatif de la population, âgée de 18 ans et plus.