Les retombées économiques du football professionnel, essentiellement locales, sont limitées par l’impact de la crise.
Sous le feu des projecteurs, les clubs de football évoluant en Ligue 1, Ligue 2 et en National Pro font bénéficier les collectivités de leur attractivité, mais sont confrontés, comme un grand nombre de PME, aux conséquences de la crise.
Les résultats de la seconde édition du baromètre des impacts économiques et sociaux du football professionnel, réalisé par l’Union des Clubs Professionnels de Football et Ernst & Young, témoignent d’un fort ancrage local de ces équipes, 97% des dirigeants de collectivités estimant qu’un club démultiplie la notoriété d’une ville et concourt à l’amélioration de son image. De plus, 62% des emplois de la filière sont situés à proximité des clubs.
Les secteurs du BTP et de la restauration des spectateurs sont les premiers bénéficiaires des impacts locaux des clubs en termes de chiffre d’affaires : 176 millions d’euros ont été réalisés sur la saison 2010-2011 par entreprises de bâtiment, et 124 millions par les buvettes. Le secteur de l’accueil et de la sécurité des stades a pour sa part généré 6.276 emplois.
Désormais conçus comme de véritables lieux de loisirs dépassant le seul cadre sportif, les stades jouent un rôle moteur dans la politique de développement des collectivités. 43% des collectivités ayant répondu à l’enquête estiment que leur club de football professionnel a un fort impact sur l’aménagement du territoire, et 14% un effet positif.
Pour Damien Rajot, directeur opérationnel des stades de Vinci Stadium, nouvelle filiale du groupe éponyme, l’enjeu est de « créer un nouveau modèle économique qui valorise la présence d’un club résident, de partenaires industriels et commerciaux et des acteurs socioéconomiques locaux ». L’exemple du Stade de France, qui a accompagné le développement de la ville de Saint-Denis mais est toujours dépourvu de club résident, continue à marquer les acteurs de la filière.
Un modèle économique à faire évoluer
Le chiffre d’affaires des clubs a reculé de 3% entre les saisons 2008-2009 et 2010-2011, les recettes des matchs et de sponsoring accusant les reculs les plus sévères, avec respectivement des baisses de 15% et de 7%. Les droits audiovisuels, qui constituent de loin le premier poste de revenus des clubs, ont pour leur part progressé de 3%, à 709 millions d’euros. Depuis août dernier, ce modèle a évolué, les chaînes qataries BeIN Sport diffusant désormais 80% des matchs en première fenêtre.
Pour accompagner le développement du football professionnel dans un contexte économique difficile, les auteurs proposent cinq pistes d’action : reconquérir de la compétitivité, les premières divisions d’Allemagne, d’Angleterre et d’Espagne parvenant à une progression de leur chiffre d’affaires, optimiser le modèle économique des stades et des clubs, valoriser la filière à son juste niveau en lui donnant des moyens liés à son poids économique, réussir la transformation urbaine des villes au moyen de nouveaux équipements, et gagner la bataille du numérique en investissant davantage les supports digitaux.
Les instances locales, en première ligne, devront, pour suivre cette feuille de route, faire des arbitrages dans des budgets mis à mal par la crise, tandis que les clubs veilleront à leur équilibre économique et à l’enrayement du recul de leur chiffre d’affaires.