A l’occasion d’une levée de fonds de 10 millions d’euros, les fondateurs de Climbing District, Henri d’Anterroches et Antoine Paulhac, nous présentent les spécificités de leur concept de salles d’escalade en milieu urbain.
Fin janvier, Climbing District a annoncé une levée de fonds de 10 millions d’euros. Un moyen, pour cette PME (85 personnes) comptant actuellement cinq salles d’escalade (Bastille, Batignolles, Buttes-Chaumont, Pont de Neuilly, Saint-Lazare) à Paris, ville où elle est leader de son secteur, d’accélérer son développement. Objectif : se positionner sur un créneau haut-de-gamme, dans les villes. Les fondateurs de l’entreprise, Henri d’Anterroches, président, et Antoine Paulhac, directeur général, répondent à nos questions.
Business & Marchés – Comment se positionne Climbing District sur le marché des salles d’escalade ?
Antoine Paulhac – Climbing District propose des salles d’escalade haut-de-gamme, une expérience de meilleure qualité par rapport à d’autres acteurs du marché (climatisation, douches individuelles, recul supplémentaire par rapport aux murs), avec des lieux facilement accessibles en transports. Il est aussi possible de se distraire, ce que nous appelons le « social club », avec des événements allant de la soirée raclette au rétrogaming et des espaces de coworking.
Henri d’Anterroches – Nous avons vraiment pensé l’entreprise autour de sa communauté. Nous savons nous adresser aux jeunes actifs urbains, entre 18 et 35 ans en moyenne, avec une volonté d’être accessible et de proposer une expérience de slow luxury grâce à des tarifs inférieurs à la moyenne du marché.
Comment s’est développée l’entreprise depuis son lancement ?
Antoine Paulhac – Le Covid a été l’axe fondateur de l’entreprise. Nous avons lancé l’entreprise en 2019, et la première salle en janvier 2021. Nous avions déjà sécurisé en mars 2020 l’emplacement de la première salle aux Batignolles, dans le 17ème arrondissement de Paris. Nous avons pu, sans des conditions normales de marché, sécuriser un deuxième emplacement dans le deuxième arrondissement de Paris. En 2021, nous avons levé 5 millions d’euros.
“En milieu urbain, les problématiques sont proches de celles du retail”
Comment votre concept se distingue-t-il dans un univers de plus en plus concurrentiel ?
Antoine Paulhac – Nous avions deux convictions. D’une part, celle de la segmentation du marché qui était en train de s’écrire, en se positionnant sur le haut-de-gamme. L’autre aspect, la concentration, en étant très forts à un endroit géographique donné. En 2021, il y avait très peu de salles dans Paris. Nous y sommes premiers en nombre de salles. Il fallait que l’on arrive à prendre de vitesse nos concurrents, avec cinq salles ouvertes entre 2021 et 2023.
Henri d’Anterroches – Nous avons une approche basée sur le premium, avec un véritable combat sur la propreté de nos salles, un agencement différent par l’intermédiaire de grands espaces, de vrais espaces de coworking, et un agenda culturel. Notre approche n’est pas portée sur le wellness, mais sur le care, à savoir l’attention à l’autre.
Quelles sont les spécificités d’une exploitation en milieu urbain ?
Antoine Paulhac – Est-ce que le prix plus élevé en milieu urbain justifie un emplacement particulier ? Ce sont les mêmes problématiques que dans le retail. On s’implante dans d’anciens bâtiments industriels (cinéma, hangar…) principalement implantés dans la moitié Est de Paris, hormis une ancienne chapelle à Saint-Lazare. Nous répondons aussi à une demande des bailleurs pour implanter des concepts innovants, et valoriser leurs lieux.
“Beaucoup de collaborateurs sont issus d’une reconversion”
Quels sont les objectifs de votre levée de fonds ?
Henri d’Anterroches – La levée de fonds doit permettre de nous développer à Paris, dans le Grand Paris et au Royaume-Uni (Londres) ainsi qu’en Italie (Milan). Nous sommes hyper impatients, mais cela reste de grosses étapes dans la vie d’une entreprise. Par ailleurs, nous recrutons tous types de profils motivés, atypiques, qui partagent notre esprit d’accueil. Nous avons beaucoup de gens en reconversion, qui acceptent de baisser leur salaire, et qui veulent adhérer à un projet qui a du sens.
Comment avez-vous imaginé les activités annexes, comme la restauration ?
Antoine Paulhac – Nous ne proposons pas de restauration traditionnelle. Nous sommes dans un écosystème existant, avec des restaurants dans chaque quartier. Par ailleurs, nous n’avons pas besoin d’extraction d’air, et cela évite de prendre de l’espace. Nous proposons du snacking, qui ne propose pas de cuisine, ainsi qu’un espace buvette. Cela reste un club de sport, nous sommes en-dessous des 10% du chiffre d’affaires, c’est du « social » pour nos membres.
Photo: Climbing District