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CIT Barter veut faciliter l’écosystème IT

4 min de lecture
Data center

CIT Barter propose aux entreprises du secteur IT d’échanger des compétences à travers une plateforme numérique.

Créé en février 2015, CIT Barter propose aux entreprises de services numériques et aux cabinets de conseil d’échanger leurs compétences autour d’un réseau en ligne dédié. Son fondateur, Pascal Berger, a auparavant passé 15 ans dans les services informatiques (conseil et intégration IT). Il répond aux questions de Business & Marchés.

Quel constat vous a incité à lancer CIT Barter ?

Je suis parti de deux constats. Le premier est lié au marché du conseil et des services IT : la gestion des compétences pour les entreprises de conseil est bien souvent extrêmement complexe. D’un côté, elles doivent faire face à une pénurie de ressources sur certaines compétences ou métiers, et d’un autre côté elles doivent maîtriser le « staffing » de leurs consultants et sont confrontées parfois à des problèmes d’inactivité de leurs effectifs (intercontrats). Nous apportons une réponse innovante à cette problématique en incitant les entreprises à des logiques de mutualisation et apporter plus de fluidité et d’efficacité dans la gestion des compétences sur ce marché.

Le second est lié au potentiel de croissance des échanges inter-entreprises en France, le « barter ». Ce type de transactions, extrêmement développé dans les pays anglo-saxons, apporte énormément de bénéfices pour les entreprises : préserver leur trésorerie, valoriser leurs invendus, augmenter leur chiffre d’affaire… Les plateformes de « barter » vont se multiplier en France dans les années à venir, un peu à l’instar de ce qu’on a connu avec les plateformes de crowfunding dans un contexte assez proche. Nous sommes la deuxième plateforme à se créer en France et la première spécialisée sur un secteur d’activité bien précis.

Votre réseau est-il uniquement ouvert aux entreprises, ou également aux professionnels indépendants ?

Les entreprises qui font partie de notre réseau doivent avoir une réelle capacité et récurrence d’échanges, c’est-à-dire à la fois de vente et d’achats de prestations. Ce n’est pas le cas en général des indépendants ou freelance. Toutefois, nous travaillons actuellement à la mise en place d’un service complémentaire à notre plateforme d’échanges, qui permettra aux indépendants de proposer leurs services via le réseau. Ce nouveau service s’inscrira dans notre logique et principe d’un « réseau collaboratif » pour le marché du conseil.

Comment fonctionnent les échanges entre entreprises ?

Les entreprises membres peuvent publier sur la plateforme, de manière anonyme, les compétences des consultants qu’elles recherchent et les compétences des consultants disponibles, elles accèdent également à un moteur de recherche sur l’ensemble des publications du réseau. En temps réel, au moment de chaque publication, un « matching » est réalisé entre les compétences disponibles et les compétences recherchées, elles peuvent ainsi entrer en relation via la plateforme et conclure des affaires avec un autre membre du réseau. Nous n’intervenons ni dans le processus contractuel entre les membres du réseau, ni dans la facturation qui est faite entre eux de manière classique. Le contrat et le montant des ventes sont déclarés sur la plateforme, les factures émises ne font alors pas l’objet de règlement en numéraire mais sont compensées via le réseau.

Comment adaptez-vous les principes de l’économie collaborative à l’univers B2B ?

Dans le B2C, l’économie collaborative répond à des principes d’échanges, de mutualisation de biens, d’accès à un service plutôt que l’accès à propriété, et de « style de vie » collaboratifs… Dans le B2B, les mêmes principes peuvent s’appliquer : les entreprises peuvent chercher à mutualiser leurs « actifs », à les échanger/partager avec d’autres entreprises, elles se développent de plus en plus en collaboration avec d’autres entreprises (réseaux d’alliances, cluster d’entreprises, coopétition…).

Les « drivers » qui ont poussé à l’essor de l’économie collaborative dans le B2C sont les mêmes dans le B2B. Un driver financier, d’une part : l’entreprise cherche à réduire ses coûts et faire de l’optimisation financière. Un driver culturel, d’autre part : il n’y a pas de scission entre notre vie sociale et la vie de l’entreprise, ceux qui pratiquent le « collaboratif » dans leur vie de consommateur sont aussi les managers d’aujourd’hui (ou de demain) dans les entreprises. Enfin, l’opportunité de revenus complémentaires : ces nouveaux modèles sont souvent des opportunités business complémentaires pour les entreprises.

Quel est votre business model et quels sont vos objectifs de développement ?

Notre business model est basé sur un abonnement mensuel à la plateforme et une commission sur le chiffre d’affaire qui est réalisé par les sociétés avec d’autres membres du réseau. Dans le cadre du lancement, la plateforme est entièrement gratuite, le temps d’atteindre une taille suffisante du réseau. Notre objectif est d’atteindre 300 sociétés membres du réseau d’ici à un an, dans un premier temps uniquement sur le marché français, mais nous souhaitons assez rapidement étendre notre plateforme à d’autres pays européens. Nous sommes par ailleurs en recherche de partenaires et investisseurs  pour accompagner notre développement et compléter notre offre avec des services connexes à la plateforme d’échanges.

Photo : Modern interior of server room in datacenter par Shutterstock/Oleksiy Mark

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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