Après trois mois et demi de réouverture, Disneyland Paris a de nouveau baissé le rideau. L’occasion de revenir sur une période inédite pour les parcs de Marne-la-Vallée.
Après 107 jours d’ouverture (avant-premières exclues), Disneyland Paris a refermé ses portes jeudi 29 octobre au soir. Pour la première fois depuis son ouverture en 1992, la première destination touristique d’Europe a décidé d’interrompre ses activités auprès du grand public pour des raisons économiques – en prévision d’une faible fréquentation, le site de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne) sera clos du 4 janvier au 12 février 2021. Jusqu’alors, les fermetures s’étaient uniquement effectuées par contrainte (tempête de 1999, attentats en 2015, confinements en 2020). Un redémarrage pourrait éventuellement s’effectuer du 19 décembre au 3 janvier – les réservations sont pour l’heure ouvertes. L’occasion de revenir sur cette brève reprise, symbolique pour l’ensemble de l’industrie du tourisme.
Les points forts
Le protocole sanitaire
Disneyland Paris l’avait annoncé : pas question de transiger avec les règles. 20 kilomètres de signalétique, des stickers tout au long des files d’attente, des sièges laissés vacants dans la plupart des attractions, la fin de l’ajout de passagers seuls dans les véhicules, l’installation de bornes de gel hydroalcoolique à chaque entrée et sortie d’attraction et avant l’embarquement, le port du masque obligatoire en tout lieu, un nettoyage régulier des points de contact, une surveillance accrue entre les parcs et à Disney Village… Autant de mesures destinées à rassurer les visiteurs.
La présence renforcée des personnages
Mickey, Minnie, et par périodes Pluto, Dingo ainsi que Tic et Tac ou d’autres characters ont accueilli les visiteurs du Parc Disneyland et de Walt Disney Studios durant les premières heures d’ouverture, chaque matin, depuis des balcons, sur le son du nouvel hymne dédié à la reprise de l’activité, Coming home to Disneyland. De nombreux points de rencontre ont été disséminés dans les deux parcs, afin de pouvoir prendre des selfies. Certains photographes proposaient aux détenteurs d’un PhotoPass (une carte payante permettant de centraliser sur le Web les clichés pris sur le resort) l’incrustation de personnages dessinés. Autre point fort, la vente de masques en tissu, fabriqués en France, dont les bénéfices étaient destinés au Grand hôpital de l’est francilien, un réseau d’établissements du département.
L’ouverture complète des attractions
Hormis la restriction drastique de certains horaires d’ouverture début octobre, difficile pour les visiteurs d’apercevoir des changements sur la disponibilité de leurs attractions favorites : Big Thunder Mountain, RC Racer ou It’s a small world ont continué à fonctionner, en capacité réduite certes, mais sans changement majeur dans les scénarios. Une tentative d’ouverture d’un spectacle autour du Roi Lion (écourtée) a été menée, dans le respect du protocole. Des chars ont défilé aléatoirement pour Halloween. En revanche, Disney Stars on Parade et, le soir, Disney Illuminations manquaient à l’appel, pour ne pas créer de rassemblements.
Les points faibles
Le StandBy Pass
“Le StandBy Pass fait appel à la technologie en réponse aux préoccupations des visiteurs concernant la longueur des files d’attente et la distanciation physique, tout en poursuivant la transformation digitale de la destination”, assurait Disneyland Paris lors du lancement de cette fonctionnalité, le 6 octobre. Indispensable pour accéder de 10h30 à 17h30 à Crush Coaster puis à Big Thunder Mountain, ce système obligeait les visiteurs à s’enregistrer sur l’application mobile de Disneyland Paris, puis à réserver à heures fixes (conduisant à un engorgement du système) un créneau horaire… sans pour autant promettre de faire diminuer les temps d’attente. Résultat : l’obligation de positionner plusieurs cast members à l’entrée pour scanner les téléphones, de déployer des équipes d’information (débordées), et comble du dysfonctionnement, de remettre des tickets papier. Interrompu durant deux semaines avant de reprendre, le StandBy Pass, qui a créé d’importantes foules devant les attractions, n’a assurément pas rempli ses objectifs.
La digitalisation à la peine
Site Web pour s’enregistrer avant d’accéder aux parcs, application Lineberty pour le pavillon de la Reine des neiges, application Disneyland Paris pour le StandBy Pass, site Web pour les billets des accompagnants des détenteurs de passeports annuels (avec une modification de l’URL sans redirection)… Si le premier confinement a conduit plusieurs entreprises à simplifier leur offre digitale, ce mouvement n’a pas encore gagné le leader des parcs d’attraction. La réservation de ces mêmes billets, tantôt par téléphone, tantôt sur place, tantôt par internet avant un paiement in situ, témoigne de ces difficultés. L’engorgement de la centrale téléphonique de réservation est, lui, resté palpable.
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