Le réassureur Munich Re rappelle le rôle essentiel de la prévention afin de limiter l’impact des catastrophes naturelles.
Que d’eau ! Les inondations ont fortement marqué le paysage des catastrophes naturelles en 2013. En Australie en janvier, en Europe en mai-juin, en Inde en juin, au Canada en juin et en juillet, aux Etats-Unis en septembre… Le contrôle des inondations « ne peut pas simplement consister en des digues. Les cours d’eau ont besoin d’espace pour s’étaler lors d’inondations, afin que ceux qui vivent en aval ne soient pas touchés encore plus difficilement », rappelle Peter Hoppe, chercheur en géo-risques chez Munich Re, qui vient de publier une étude sur les catastrophes naturelles survenues en 2013.
Le réassureur allemand estime à 125 millions de dollars, soit 92 millions d’euros, les pertes liées aux catastrophes naturelles en 2013. Il insiste sur la nécessité de prévenir ces événements. « Plusieurs des événements de 2013 illustrent à quel point les avertissements et les mesures de minimisation des pertes peuvent limiter l’impact des catastrophes naturelles », explique Torsten Jeworrek, responsable du développement de la réassurance de Munich Re. Les inondations survenues en Allemagne et dans les pays frontaliers en juin s’avèrent ainsi être la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’année, avec 15,2 milliards de dollars (11,7 milliards d’euros) de pertes, dont 3 milliards assurées.
L’importance des programmes de planification des constructions a pour sa part été mis en exergue par les conséquences du typhon Haiyan, qui a frappé les Philippines le 7 novembre dernier. Cette tempête tropicale, qui figure parmi les plus importantes survenues dans le monde, a touché le pays le plus fréquemment affecté par les cyclones tropicaux. La ville côtière de Tacloban a quasiment été réduite à néant. Munich Re, qui considère comme faible taux de pénétration de l’assurance dans le pays, estime les pertes agricoles à 10 milliards de dollars.
La prévention joue également un rôle clef lors des tempêtes, à l’instar du cas d’Haver, qui a traversé le nord-ouest de l’Europe en décembre dernier. Bien qu’ayant balayé le Royaume Uni, le Benelux, le nord de l’Allemagne et le Danemark, la tempête Haver a occasionné des dégâts « limités », d’après le réassureur. La ville allemande d’Hambourg, où le niveau de l’Elbe s’est élevé 6,09 mètres au-dessus de la normale, a ainsi bénéficié des mesures de protection qu’elle a prises à partir de 1962, année où 347 décès avaient été recensés suite à des inondations. Certains événements ne peuvent toutefois pas être anticipés, tel la chute d’une météorite survenue le 15 février 2013 en Russie.