En dépit des difficultés économiques, les leaders européens du BTP ont vu leur activité progresser.
La crise économique a été « violente » pour les sept leaders européens du bâtiment et des travaux publics (BTP), mais ceux-ci ont plutôt bien résisté à la crise, avec des stratégies très diverses selon les entreprises (Vinci, Bouygues, l’espagnol ACS, Eiffage, l’autrichien Strabag, le britannique Balfour Beatty et le suédois Shanska).
Une étude réalisée par le cabinet d’audit Mazars confirme la vitalité de ce secteur, malgré quatre années (2007-2011) qui l’ont fortement affecté, en particulier en Irlande et au Portugal : la part du BTP dans le produit intérieur brut (PIB) de ces pays a respectivement reculé de 20,1 % et de 19,1 %. A l’échelle européenne, le poids du secteur a reculé de 2 points pour s’élever à 10 % du PIB en 2011. Sur la période, la croissance du secteur a été inférieure de 4,2% à celle du PIB.
L’immobilier résidentiel a fortement contribué à ce recul : le nombre de logements terminés a baissé de 44 % dans l’Union européenne entre 2007 et 2011, cette proportion atteignant 80 % en Espagne et 92 % en Irlande.
Des structures relativement stables…
Les sept premiers groupes européens de BTP ont adapté leur modèle face à la crise, le poids de chaque activité ayant été légèrement modifié. La part des activités proches de la construction s’élève toujours à environ 86% du chiffre d’affaires. Chez Vinci, les recettes tirées de la construction ont reculé, entre 2007 et 2011, au profit des routes, tandis que la structure des activités de Bouygues, déjà particulièrement diversifiée dans la télévision (TF1) et les télécoms, est restée stable.
La part de l’activité des groupes étudiés réalisée dans l’Union européenne est passée de 85 % en 2007 à 75 % en 2011. Eiffage, Strabag et Vinci sont les entreprises dont l’UE représente la plus forte part de leur revenu.
…et des recettes en progression
En dépit de l’impact de la crise, le chiffre d’affaires des sept groupes étudiés a progressé en moyenne de 23 % entre 2007 et 2011, seul Skanska reculant au cours de cette période. Leur carnet de commandes a atteint en moyenne 26,4 milliards d’euros en 2011, contre 18,2 milliards en 2007. Les marges nettes ont pour leur part reculé (de 4% à 3 %).
Ces groupes ont « globalement su gérer leur situation financière, réaliser une croissance significative de leur chiffre d’affaires et limiter la baisse de leur rentabilité tout en engrangeant de fortes prises de commandes ces deux dernières années », commente Olivier Thireau, responsable du pôle Construction et ingénierie de Mazars. A long terme, ces groupes devraient bénéficier du développement des pays émergents.