C’est au 1, rue de Bruxelles (9ème arrondissement) que le dernier-né de la microbrasserie bruxelloise Brussels Beer Project a ouvert début mars. Le lieu ? Une «taproom», un bar qui privilégie le service à la pression avec vingt tireuses réparties à moitié entre la gamme proposée par l’entreprise et des références issues de brasseries locales. Maxime Pecsteen, export shaman pour Brussels Beer Project, nous présente ce nouveau venu dans l’univers déjà bien fourni de la bière craft à Paris (La fine mousse, Les Trois 8, Hoppy Corner…)
Comment se distingue Brussels Beer Project dans l’univers des microbrasseries ?
Brussels Beer Project est une brasserie basée sur la co-création, née en 2013 à Bruxelles sous l’impulsion de Sébastien Morvan et d’Olivier de Brauwere. Nous avons commencé en créant un projet visant à insuffler un vent de fraîcheur au marché brassicole belge. On a des bières de tradition, des bières d’abbaye… et nous souhaitions repousser les limites, observant l’export du craft aux Etats-Unis. L’idée était de brasser avec des ingrédients nouveaux et de proposer de nouvelles bières chaque mois. Nous avons commencé par brasser l’Alpha, la Bêta, la Delta et la Gamma, des prototypes, et les gens du quartier ont voté pour la Delta. En 2015, nous avons lancé la microbrasserie à Bruxelles, financée par le crowdfunding, ce qui était assez novateur, avec le « Beer for life » : contre 180 euros, 12 bières gratuites à vie par an. Nous proposons chaque année des campagnes de crowdfunding. Nous sommes à 3000 crowdfunders.
Pourquoi avez-vous rapidement ouvert des bars à l’international ?
Nos produits sont distribués dans 19 pays, notre premier marché étant la France, devant le Japon, d’où l’idée d’ouvrir des taprooms à Paris et à Tokyo. La bière a commencé à être exportée en 2015. Dans cette logique, il fallait créer des lieux pour que notre communauté se retrouve. Le bar a ouvert en mai 2017 à Tokyo. Le Japon était notre deuxième marché à l’exportation, et nous sentions un intérêt grandissant pour la bière craft dans le pays. On ne brasse pas sur place. Nous mélangeons nos bières, qui se renouvellent fréquemment, avec des références issues de brasseries locales. Le modèle a été dupliqué à Paris, avec toujours l’idée de convertir les gens à la bière craft.
De quelle manière avez-vous emménagé à Paris ?
Nous travaillons depuis un an au projet, et nous ne pouvions pas refuser l’occasion de s’implanter au 1, rue de Bruxelles. Nous avons cherché différents lieux avec un partenaire local – il se trouvait que Café Oz déménageait. Nous trouvions géniale l’idée d’avoir cette adresse, malgré les contraintes du lieu (nous avons fait venir des artisans des Pays-Bas pour les tireuses et le bar, conçus pour nous). Une dizaine de collaborateurs sont présents.
Brussels Beer Project arrive dans un univers craft en plein essor…
Il y a un intérêt grandissant des Français pour la bière craft. Dans l’ADN du projet, il y a l’idée de pousser les consommateurs vers le craft. Il y a encore énormément de choses à changer dans le milieu de la bière à Paris ! Nous avons une clientèle très variée, qui attire aussi bien des beer geeks que des Parisiens curieux et des touristes. C’est aussi le cas à Bruxelles, ce qui a toujours été très important pour nous. Nous avons des beeristas, des accompagnateurs qui expliquent les produits pour orienter le client sur le type de bière qui lui conviendrait. Nous avons des bières barriquées en fûts de Cognac, d’autres plus faciles d’accès. L’idée est vraiment de pouvoir faire découvrir des styles de bières différents. Une gamme de bières à emporter et de la petite restauration (frites belges, hot-dogs…) complètent l’offre.
5 commentaires