Du nouveau chez Brigad. Créée en 2016, l’entreprise, spécialisée dans la mise en relation de freelances avec des employeurs de l’hôtellerie-restauration, a vu son activité se contracter lors du premier confinement, repartir, puis de nouveau chuter, reconfinement oblige. Deux périodes difficiles qui ont obligé la start-up parisienne à accélérer son ouverture à d’autres secteurs, dont la santé : les aides-soignants, auxiliaires de vie, agents de service hospitalier et cuisiniers peuvent s’inscrire sur la plateforme. Leurs diplômes sont préalablement vérifiés. 96% des demandes ont déjà été pourvues, avec des notes moyennes attribuées aux travailleurs de 4,8 sur 5. En parallèle, Brigad est devenue une entreprise à mission, se donnant pour objectif de “valoriser le travail et le rendre accessible à tous”. Florent Malbranche, CEO, nous en dit plus.
Quel regain d’activité avez-vous constaté dans l’hôtellerie-restauration entre juin et mi-octobre ?
Nous avons été impressionnés par la reprise de l’activité et les nombreuses demandes des établissements. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer, parmi lesquels une demande forte (les clients ont joué le jeu et se sont massivement rendus au restaurant à la réouverture), et des recrutements saisonniers suspendus. Face à la crise du Covid-19 et à l’absence de certitudes concernant les conditions de réouverture des établissements, de nombreux hôtels et restaurants avaient suspendu le recrutement de leurs saisonniers et ont donc fait appel à des indépendants tout au long de la saison d’été pour renforcer leurs équipes. Nous avons pu atteindre des résultats équivalents à ceux de l’année précédente.
Quel est l’impact du reconfinement sur l’activité de Brigad ?
Il est évident que ce deuxième confinement a un impact conséquent sur notre activité. Mais notre plus grande inquiétude concerne les restaurateurs et hôteliers, car si nous pouvons trouver des solutions pour pallier la baisse d’activité, ce n’est pas toujours possible pour eux et le secteur est en danger ! Certains établissements restent ouverts grâce à la vente à emporter mais ils font peu ou pas appel à Brigad car leurs équipes sont capables de répondre à leurs besoins, et leur activité est réduite.
“Les services de restauration continuent dans plusieurs branches”
Quels nouveaux secteurs avez-vous prospecté ?
Si la crise sanitaire est particulièrement difficile pour le secteur de l’hôtellerie-restauration et chamboule nos plans de croissance, elle nous a malgré tout permis d’accélérer notre développement sur un nouveau secteur, celui de la santé. Lors du premier confinement, alors que de nombreux bars, hôtels et restaurants étaient à l’arrêt, les structures médico-sociales (Ehpad, cliniques, établissement spécialisés) ont fait appel à Brigad pour des missions de restauration. Satisfaits par la rapidité des mises en relation, la qualité des profils, ces établissements nous ont très vite demandé de les accompagner sur les métiers du soin (aide-soignant(e)s, auxiliaires de vie et agents de service hospitalier). Les premiers résultats sont très encourageants et contribuent à maintenir un certain niveau d’activité. Par ailleurs, les cantines scolaires, d’entreprises et de structures médico-sociales maintiennent leurs activités en cette période de confinement.
Pourquoi avez-vous décidé de devenir une entreprise à mission ?
Notre raison d’être est, depuis notre création, de soutenir une nouvelle génération d’entrepreneurs, qui grâce aux intermédiaires numériques accèdent plus facilement à un réseau d’établissements et à des missions rémunérées pour lesquelles leurs compétences sont recherchées. Ce geste fort, doit nous permettre de suivre au mieux notre impact et de prendre les décisions nécessaires pour assurer une rémunération plus juste du travail, plus d’autonomie et des perspectives d’évolution tout au long de la vie professionnelle des utilisateurs. Un comité de mission, ainsi qu’un rapport annuel audité par un cabinet spécialisé, sont mis en place.
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