A Bordeaux (Gironde), le premier whisky de Moon Harbour a enfin vu le jour. Baptisé Dock 1, très doux, soyeux en bouche, de single malt à base d’orge s’inscrit dans une gamme plus large : un whisky 100% maïs malté (500 bouteilles), deux blends commercialisés en attendant le vieillissements, un pur malt vieilli au moins 10 mois dans des fûts de vin rouge, un gin, un rhum ambré et un rhum blanc. L’entreprise, créée en 2014 par Jean-Philippe Ballanger et Yves Médina, qui travaillaient respectivement dans l’informatique et l’agroalimentaire, a commencé à faire vieillir son whisky trois ans plus tard. Aude Médina, responsable marketing, revient sur ce lancement réussi.
Comment s’est créée la distillerie ?
Moon Harbour est un projet de deux passionnés, qui ont voulu créer un whisky le plus local possible. Ils ont cherché au maximum les approvisionnements les plus proches : l’orge est cultivée en Gironde. Nous avons travaillé avec la maison Stupfler, qui a construit ses plus gros alambics (deux unités de 11 hectolitres chacun), avec trois ans entre la commande et la livraison. Les travaux du bâtiment ont débuté en 2016. Yves Médina et Jean-Philippe Ballanger ont été accompagnés par John McDougall, qui a dirigé de très grandes distilleries écossaises comme Balvenie, Talisker ou Laphroaig. En tant que master blender et master distiller, nous lui avons fait créer des assemblages, finis chez nous en barriques issus de châteaux bordelais qui nous entourent. Nous récupérons les barriques juste lorsqu’elles sont vidées.
De quelle manière la gamme se développe-t-elle ?
Pendant trois ans, nous n’avons pas arrêté de distiller, à raison de 1000 litres par semaine. Nous avons créé différents whiskies. Notre orge maltée passe dans des barriques différentes. Nous aurons plusieurs Dock 1 : le premier a bénéficié d’un vieillissement de 30 mois en barriques issus de plusieurs châteaux de Sauternes, et ensuite fini en Château la Louvière vin rouge. Début décembre, nous aurons un 100% Sauternes avec une finition de six mois en premier grand cru. Cela sera mentionné sur la bouteille. Les châteaux seront aussi mentionnés. Ils ont compris que l’on cherchait à mettre en valeur notre patrimoine viticole.
Comment souhaitez-vous vous développer ?
18 000 visiteurs sont déjà venus à notre rencontre. Ce sont des gens curieux de savoir comment on produit un whisky – ils sont habitués à visiter des châteaux. Pour la distribution, nous travaillons avec les cavistes et les CHR. Nous avons plusieurs agents sur toute la France. Il nous faut développer le nombre de points de vente cavistes, qui sont des relais pour les petits bars et restaurants.
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