A travers des ateliers destinés aux amateurs et des recettes originales, la Maison Benjamin Kuentz poursuit son travail de défrichage du whisky français.
Depuis sept ans, Maison Benjamin Kuentz se distingue dans l’univers du whisky français en prenant le parti de s’appuyer sur le tissu productif en région afin de donner corps, par l’intermédiaire de plusieurs distilleries, aux recettes imaginées par son fondateur.
“L’idée est toujours de chercher à explorer la manière dont les Français auraient inventé le whisky. Mon travail consiste en l’écriture d’un whisky. Je choisis différents fûts que j’assemble ensemble pour créer ma recette”, illustre Benjamin Kuentz, qui a fait évoluer sa stratégie de distribution (chez Bollinger Diffusion) et se rapproche des consommateurs avec des ateliers organisés dans les locaux parisiens de la rue de Bellechasse (7ème arrondissement), qu’il occupe depuis près d’un an.
“Nous recevons à la fois des profils très érudits et des amateurs, qui vont apprendre beaucoup sur le whisky. Nous faisons un gros focus sur l’assemblage, l’étape méconnue du whisky”, expose Benjamin Kuentz, qui regrette que les termes de “single malt” et de “single cask” soient trop souvent confondus. Contrairement à sa cible principale de cavistes, d’hôteliers et de restaurateurs, il reçoit, avec son équipe (7 personnes), des amateurs de whisky qui pour beaucoup ne connaissent pas la maison, ou la catégorie whisky français. Organisés depuis trois ans, ces ateliers se développent essentiellement sous forme de cadeaux.
Des fûts mis en avant par leur rendu
“En France, on a une approche par rapport au palais, par rapport à la manière de consommer. On a la culture du vin, que l’on boit souvent à table, et des spiritueux vieillis”, poursuit Benjamin Kuentz, qui compte continuer le travail qu’il a entamé autour des fûts. Des fûts sélectionnés pour le goût qu’ils apportent, mais qui ne sont pas mis en avant sur les étiquettes, contrairement à de nombreuses autres marques. Objectif : se concentrer sur le résultat final, par exemple celui de restituer des notes piquantes (lire ci-dessous). L’édition numéro 7 d’Aux Particules vines, l’un de ses whiskies phares, a été lancée mi-mai. Trois single malts entrent dans la composition du blend.
Sans outil de production, la méthodologie privilégiée par Benjamin Kuentz présente néanmoins ses limites : “chaque distillerie a sa manière de travailler, et doit garder pour du whisky pour elle d’abord.” Ce qui n’empêche pas le chef d’entreprise de travailler à l’export dans une dizaine de pays, même s’il vise davantage grâce à la réouverture des frontières post-Covid. Objectif affiché : être un des porte-étendard du whisky français.
La sélection du moment
Lancés à l’automne 2021, Végétal Musette (45%) et Spicy Nouba (45%), sont des whiskies “caméléons” : le premier se veut davantage dédié à la journée, le second à l’univers nocturne. Ils peuvent être dégustés purs, ou accompagner un moment d’apéritif. Vegetal Musette, vieilli trois ans en fûts de cognac, présente une certaine chaleur (fruits confits au nez), et se rapproche d’une poire bien mûre : “on peut le boire même quand il fait chaud, et on peut l’associer avec des tapas estivaux”. Très frais, ce whisky peut aussi se déguster en highball.
Spicy Nouba (45%) est quant à lui vieilli en fûts de cognac, en fûts ex-vermouth italien, et en fûts d’eau-de-vie de gingembre. Son cahier des charges devait répondre au souhait de créer un whisky “légèrement épicé”. En bouche, cela donne un whisky avec des notes de fruits confits, et des notes cacaotées, voire de paprika. “C’est une base magnifique pour faire un old fashioned, pour son côté orange et amer”, s’enthousiasme Benjamin Kuentz en présentant ce whisky aux notes juicy.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.