Disneyland Paris a organisé deux journées de présentation de ses 500 métiers. L’occasion de rappeler que de multiples compétences s’exercent derrière les parcs. La restauration figure parmi les secteurs en tension.
Disneyland Paris recrute – et pas seulement pour les emplois les plus connus dans les parcs. La première destination touristique d’Europe recherche activement des profils en hôtellerie-restauration. « Nous sommes avantagés par notre notoriété », reconnaît Cécile Balta, directrice recrutement, marque employeur et relations écoles. Pour autant, les métiers de commis de cuisine ou de serveurs « sont difficiles, en station debout et attirent moins. Nous capitalisons sur le respect des horaires et des conditions de travail, et les avantages que peut offrir une grande entreprise. »
Les employés en contrats à durée déterminée sont incités à revenir lors des pics d’activité. Des certificats de qualification professionnelle ont été créés afin de permettre à des salariés exerçant en restauration rapide de rejoindre les équipes des établissements en service à table. « Nos clients souhaitent être immergés dans la thématique des différents restaurants, et attendent une prestation de qualité », rappelle Charlotte Sournies, chargée de formation restauration.
« Notre image est erronée »
Ces efforts permettent à l’entreprise de satisfaire ses clients… et de démystifier les idées reçues sur sa fonction d’employeur. Pour la première fois, des Journées des métiers, toutes fonctions confondues, ont été organisées les 17 et 18 janvier pour le grand public. Disneyland Paris compte 17 000 salariés et assure 8000 recrutements par an. Les cast members représentent plus de 120 nationalités et une vingtaine de langues parlées. L’ancienneté est en moyenne de dix ans. Une nouvelle campagne marque employeur a été lancée en septembre 2019.
« L’image de Disneyland Paris en tant qu’employeur est soit erronée, soit incomplète. Parmi les idées reçues : nous sommes éloignés de Paris alors que nous sommes desservis par le RER, nous avons peu de métiers alors qu’on en compte plus de 500, on ne fait pas carrière dans l’entreprise alors que 80% de nos managers sont issus de la promotion interne… », énumère Cécile Balta. Parmi les fonctions méconnues, celles exigeant de la technicité, dans des domaines variés – horticulteurs, pompiers, palefreniers, tourneurs-fraiseurs, soudeurs, ébénistes, doreurs, mécaniciens, ingénieurs (plus de 100 personnes), chefs de projet produits…
L’hôtel New York se développe grâce aux super-héros Marvel
L’entreprise vit également au rythme des réaménagements. Avant l’extension du parc Walt Disney Studios (1000 postes à long terme), 482 postes sont à pourvoir à l’hotel New York, désormais sous-titré The Art of Marvel. Fermé au public en janvier 2019, il rouvrira ses portes le 15 juin. « Nous serons le seul hôtel Marvel au monde », souligne indique Jean-Pascal Meux, directeur adjoint de l’établissement (4 étoiles).
« Nous avions mis deux ans à reclasser nos 400 salariés. 98% d’entre eux avaient obtenu l’affectation qu’ils souhaitaient », poursuit-il. Tous les nouveaux employés, même ceux précédemment en poste, seront recrutés sur entretien. Les managers et les team leaders sont déjà choisis, et 90% des 350 autres postes devront l’être fin mars.
L’un des deux restaurants de l’hôtel, longtemps resté fermé, réouvrira ses portes (pour un effectif de 55 personnes). La création de chambres executives supplémentaires, désormais au nombre de 90, s’accompagne d’une conciergerie dédiée pour une prise en charge des clients de leur arrivée sur place jusqu’à leur départ. Deux bars (l’un sous forme de lounge, l’autre « typiquement new-yorkais ») succéderont au bar accolé au hall principal.
Le responsable regrette que les barmen soient difficiles à recruter (30 personnes attendues), tout comme les maîtres-nageurs (15 postes pour les titulaires du Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique, et une vingtaine au total pour les cinq piscines du resort). « Nous avons beaucoup de concurrence sur cette profession, et le coût de la vie en région parisienne est élevé », regrette le responsable.
Un fort focus sur l’alternance et les métiers du digital
Afin de renouveler ses effectifs et les fidéliser, Disneyland Paris compte 800 alternants (400 postes sont ouverts pour la prochaine rentrée scolaire). 40% d’entre eux poursuivent l’aventure dans l’entreprise à l’issue de leur contrat, en CDD ou en CDI. Des partenariats existent avec de nombreux établissements, notamment situés dans l’Est parisien.
Pour la formation tout au long de l’année, des modules s’effectuent en présentiel à des horaires décalés, ou en e-learning auprès des cast members des métiers opérationnels. « Nous recherchons des compétences techniques sur de multiples professions, notamment à la maintenance, et nous misons sur la personnalité des candidats sur d’autres postes, notamment d’opérateurs-animateurs d’attractions. Nous leur apportons des compétences », poursuit Stéphane Lamadon, directeur de la formation aux métiers opérationnels. Disneyland Paris a aussi mis à l’honneur, lors de son forum, les métiers de la finance, de l’immobilier ou de la communication interne et institutionnelle.
Parmi les profils les plus difficiles à recruter : ceux des métiers du digital. « Nous devons convaincre des data scientists et des spécialistes du big data, de la réalité virtuelle et de la 3D de nous rejoindre », précise Cécile Balta. « Faire rêver, c’est un métier », même à travers les nouvelles technologies.
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