Dans le 11ème arrondissement de Paris, le Red House propose bières et cocktails dans son “dive bar”, dont un negroni très réussi, depuis onze ans. Focus sur les ingrédients de son succès.
Dans le 11ème arrondissement de Paris, à l’écart de l’effervescence de Bastille, le Red House est un incontournable des bars à cocktails. Ouvert par Joseph Boley il y a onze ans, il a résisté malgré l’intensité des ouvertures d’établissements, avec son concept inspiré des “dive bars” américains, très sombres, au sein desquels la culture cocktails est ancrée. Ici, le bar est ouvert sur sa petite rue, et l’on peut y boire des bières, des shots, et une large palette de cocktails, résolument sans élitisme. “Mais on ne sert pas de mojito”, s’amuse Florian Bordeaux, bar manager.
Les cocktails représentent environ 60% des ventes. Huit cocktails sont des recettes présentes depuis l’origine, tandis que l’autre moitié change plus régulièrement, par le biais de cahiers et de fiches où sont consignées toutes les recettes créées par les différents bartenders qui se sont succédé. Le Sister Negroni fait figure d’indélogeable. Emblème du Red House, il est toujours proposé au prix de 5 euros malgré l’inflation, et est préparé à l’avance quotidiennement. Gin, Campari et vermouth à parts égales composent le cocktail, très efficace, qui plaira à coup sûr aux amateurs d’amertume et de vermouth.De 5 à 10 litres peuvent en être écoulés par soirée, selon l’affluence.
Au rayon des grands classiques, on retrouve aussi la version maison (12 euros) du Bloody Mary (vodka, sel de céleri, Tabasco, sauce Worcestershire, jus de citron, jus de tomate dans sa recette originale). Au Red House, ce cocktail riche et savoureux peut être préparé selon une échelle de puissance allant de 1 à 5, grâce à la collection de l’ensemble des références de Tabasco qui existent, ainsi que de hot sauce maison (appelée “death sauce”). Des pickles de mini-concombre et de carottes jalapeno (piments verts) sont ajoutés en garnish pour calmer la puissance du drink, et apporter de l’acidité. Pas question de se laisser griser par le caractère a priori intemporel de la recette : même avec un verre au classique chipotle Tabasco, avec un indice de ⅖, la dégustation s’effectue dans une ambiance très relevée. On prend son temps pour siroter le cocktail, et pour déceler astucieusement les notes de tomate.
Une large offre de bières
A noter parmi les créations, le Wild West Side (tequila infusée au concombre et au piment, triple sec, menthe et citron vert; 12 euros). “Un cocktail très frais, pour les gens qui cherchent un drink proche d’un sour, mais spicy”, illustre Florian Bordeaux. Une margarita revisitée, très relevé, proche des chaleureuses sensations du poivre. Le Red House propose aussi de nombreux shots, dont le Pickles Back (on ne sortira pas des notes pimentées): 1 shot de whisky et 1 shot de jus de pickles maison, à boire successivement, “afin de calmer le feu” du spiritueux.
Un bar conçu pour les groupes ne saurait être complet sans son offre de bières. Blonde, IPA (Twisted Twistle de Belhaven lors de notre passage), pale ale et blanche sont à la pression, tandis que cinq à six références de bière craft (7 euros) sont proposées en canettes.
1 bis rue de la Forge Royale, 75011 Paris
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