Caché depuis bientôt dix ans derrière les cuisines de l’hôtel 1K, dans le 3ème arrondissement de Paris, le bar à cocktails Mezcaleria a entièrement renouvelé son menu en octobre 2023. Place à l’Oishii menu (bon, délicieux en japonais), composé de quatorze cocktails, dont toujours un slushie.
“Il s’agit d’un menu fusion entre la Mexique et le Japon. Nous souhaitions utiliser de nombreux produits japonais, et nous avons imaginé une déclinaison de la cuisine japonaise au Mexique, sous forme de cocktails. Il y a toujours au moins un ingrédient mexicain dans chaque recette, pour coller à l’esprit de la Mezcaleria”, décrit Quentin Lamy, bar manager. Le menu doit être proposé durant un an, le bar étant ouvert l’été depuis l’an dernier. La Mezcaleria est l’un des établissements du groupe hôtelier parisien Machefert.
Jungle Shibari
Richement illustré, tel un beau livre, le menu invite à la découverte des cocktails, dont le Jungle Shibari, “pétillant, fruité, facile”: tequila Vecindad, shiso, soda à la goyave, champagne, eau-de-vie de framboise. Autour du cocktail, “la cordelette fait référence au shivari, le bondage japonais”, illustre Quentin Lamy. Le cocktail, un long drink, est hyper fruité, doux au nez, et présente des notes légèrement acidulées. En bouche, on distingue une belle onctuosité. “Il s’agit du drink le plus accessible de la carte, et déjà le best-seller”, poursuit le bar manager. Le shiso apporte de la fraîcheur, et le champagne de la pétillance. La framboise arrive en fin de bouche – le cocktail est alors plus sucré.
Sierra Chanbara
“Grillé, old fashioned et riche”, ce cocktail fait à la fois référence aux montagnes mexicaines et aux films japonais de samouraïs, avec une base de mezcals Union et Madre ensamble, un sirop de miso d’orge pour les notes “plutôt chocolatées”, du shochu d’orge (3S) pour les notes toastées et grillées, et un bitter Mole (infusion de cacao, de cannelle, de sésame et de chili, chez The Bitter end). Un drink imaginé comme un twist d’old fashioned, mais plus accessible au nez. En bouche, le cocktail présente des arômes fumés, grâce aux deux mezcals, tandis que le shochu apporte de la longueur en bouche. Un shochu de patate douce est aussi présent sur le menu.
Kinky Octopus
“Court, épicé, poisson”, tels sont les descripteurs accolés au Kinky Octopus, un short drink à base de whisky japonais Hatozaki, de raicilla (alcool mexicain) La Venenosa, un jus de poivron rouge et de jalapenos maison, ainsi que d’un sirop de sansho (baies poivrées japonaises, “électrisantes sur la langue”), et de bonite séchée avec laquelle est infusée le whisky. Un concombre assaisonné au gingembre est disposé en garnish. Le cocktail est certes épicé, mais n’est pas anesthésiant. “Il s’agit du drink le plus WTF de la carte, et loin d’être le plus vendu”, observe Quentin Lamy. Or, le cocktail, finement spicy, est en réalité bien plus accessible qu’il n’en a l’air – il convient, pour l’équipe, de le démystifier.
Incursion à La Malicia
On ne donnera pas l’astuce qui permet d’accéder à La Malicia, un bar caché… dans le bar caché qu’est La Mezcaleria. Niché dans un ancien espace de réunion, l’établissement, qui dispose de sa propre carte, est ouvert du jeudi au samedi soir sous la houlette de son chef barman, William Deschamps. Le cocktail Dentalion est proche d’un kir, “mais plus travaillé”: liqueur de coing, gin old tom tropical, sherry amontillado, champagne. Un drink d’esprit apéritif, très fruité en bouche, avec beaucoup de corps. On se rapproche également de l’esprit d’un French 75.
13 boulevard du Temple, 75003 Paris
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