Un vin rouge placé dans un seau d’eau et proposé entre 10 et 12 degrés, tel est le rituel de service de Rouge Clair, la dernière nouveauté de M. Chapoutier destinée à s’inviter à l’heure de l’apéritif dans les bars-restaurants.
Remettre au goût du jour le vin rouge, en s’adaptant à l’essor des moments de consommation festifs, tel est l’objectif de M. Chapoutier. L’entreprise de Tain-l’Hermitage (Drôme), créée en 1808 et spécialisée dans la production de vin (220 hectares de vignes dans le Rhône, en Roussillon, en Alsace, dans le Beaujolais, en Provence et à l’international) lance Rouge Clair (12,5%), sous la dénomination Vin de France. La bouteille est à placer au frais et à disposer, pour le service, dans un seau à eau, pour un service compris entre 10 et 12 degrés.
“Pour répondre à l’évolution des modes de consommation, nous avons imaginé une approche décomplexée du vin. Nous souhaitions challenger le snobisme dans lequel peut parfois tomber le vin. Il y a moins de tanins, qui se durcissent au froid, ainsi qu’un temps de vinification raccourci”, décrit Valentin Fontenit, directeur des ventes France de M. Chapoutier. Les raisins sont quant à eux soumis à des températures de vinification abaissées.
Les fruits rouges à l’honneur
La robe du vin est rouge rubis; le nez porté sur la framboise. Le vin se compose à 80% de grenache, un cépage qui apporte peu de tanins, et à 20% de syrah. “La syrah va donner du mordant, donc celui-ci sera plutôt discret”, souligne Michel Chapoutier dans ses notes de dégustation.
On décèle des arômes de fruits des bois et de cerise griotte, dans un vin gourmand, avec une belle mâche et long en bouche. Michel Chapoutier suggère, dans un second temps, d’ajouter un glaçon dans le verre, afin que le vin, par dilution, va perdre son pourcentage d’alcool et de la puissance, tout en conservant son goût. “N’hésitez pas à le servir dans une logique d’un vin rouge piscine”, poursuit-il.
Une étiquette thermochromique
Trois ans ont été nécessaires entre l’idée et le lancement de Rouge Clair, qui bénéficie également d’un bouchon en matières issues de la canne à sucre, sans trichloroanisol (TCA, la molécule à l’origine du “goût de bouchon”). La faible perméabilité à l’oxygène a également séduit l’équipe de M. Chapoutier. Plus opaque, le bouchon est censé assurer une meilleure conservation que son équivalent en liège.
Côté commercial, les efforts seront portés sur le circuit cafés-hôtels-restaurants. “La vente de Rouge Clair doit plutôt être accompagnée et prescrite”, indique Valentin Fontenit. Que les consommateurs se procurant le vin chez leur caviste (9,95 euros prix conseillé) se rassurent : une étiquette thermochromique permet de faire apparaître le mot “frais” si bouteille est plongée dans de l’eau à moins de 12 degrés, et prête à être servie à la température adéquate. Il ne manque plus que la piscine.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.