Depuis six ans, Le Petit Béret creuse son sillon sur le segment du sans alcool (vins et bières). Des produits proches des spiritueux doivent suivre.
A l’automne, Le Petit Béret devrait lancer une gamme de neuf produits sans alcool s’approchant de l’expérience des spiritueux. “La technologie du sans alcool n’est pas celle employée traditionnellement. Bio, sans conservateur, sans sulfites, il faut avoir de vrais verrous technologiques. Notre approche R&D fera office de précurseur sur le no/low, d’un point vue technique”, promet Fathi Benni, cofondateur. De quoi conforter le bel essor de cette start-up créée en 2015, à l’issue de trois ans de recherche et développement avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et le Centre technique industriel d’Avignon (CTCPA). A la clef : une gamme complète de vins tranquilles, de vins effervescents et de bières sans alcool.
“Je ne voulais plus accompagner mes plats avec de l’eau. Je voulais créer une boisson d’accompagnement avec des plats. En cinq ans et demi, la perception a changé. Les jeunes ont adopté une approche différente en buvant moins d’alcool. Beaucoup plus de personnes comprennent que la convivialité n’est pas synonyme d’ivresse. Le contexte Covid nous rappelle aussi qu’on souhaite consommer de bonnes choses. Autre élément, le consommateur souhaite découvrir de nouvelles expériences”, observe Fathi Benni. Pour répondre aux attentes des consommateurs, 90% de la gamme est bio. Un moyen aussi de coller aux besoins des restaurateurs, appuyé par l’autre dirigeant de l’entreprise, Dominique Laporte, Meilleur sommelier de France 2004.
Un fort développement dans la bière
15% du chiffre d’affaires s’effectue en cafés-hôtels-restaurants : brasseries, restaurants étoilés… L’entreprise de 14 salariés, située à Béziers (Hérault), effectue 35% de ses ventes en retail, 35% à l’export et 15% en e-commerce. Elle distribue elle-même ses produits. Une partie de l’embouteillage est en prestation, le gros de la production est réalisé en interne, dans l’Hérault.
Parmi les récents succès du Petit Béret, des bières fabriquées d’emblée sans alcool : une blonde, une IPA, une bière de spécialité (“type tequila pour un public tourné vers le fruit”) et prochainement une ruby. Un segment sur lequel les géants Heineken et Kronenbourg se sont aussi positionnés. Pour autant, “tant que le 0.0 ne se sera pas développé à la pression, il ne se sera pas complètement démocratisé”, estime Fathi Benni.
Chaque année, le Petit Béret gagne 80% en valeur. 1,5 million d’euros a été lancé en décembre dernier. “Il faut financer la croissance. Trop souvent les gens nous comparent aux start-up du numérique. Concevoir une application, c’est facile ; faire de la R&D et des produits agroalimentaires, ça l’est moins. Nous avons besoin d’étoffer la structure”, explique le chef d’entreprise, Le succès grandissant du “dry january” confirme aussi l’intérêt de proposer de nouvelles offres sans alcool.