L’ambitieux programme de Barack Obama en faveur de l’environnement est la partie la plus visible des initiatives prises outre-Atlantique dans ce domaine. Après les années Bush marquées par la non-ratification du protocole de Kyoto, place à des actions concrètes sur l’ensemble du territoire.
« Au XXIe siècle, nous savons que le futur de notre économie et de notre sécurité nationale est inextricablement lié à un défi: l’énergie« , a expliqué le nouveau président des Etats-Unis Barack Obama. L’espoir qu’il suscite passe notamment par une politique résolument engagée autour de l’environnement. Le prix Nobel de physique 1997 Steven Chu aura pour tâche de conduire les mesures en faveur de la planète: 150 milliards de dollars sont prévus sur dix ans pour les énergies renouvelables. En 2020, 25 % de l’énergie américaine devra être produite à partir de sources renouvelables.
Afin de financer ces mesures, la création d’un marché des permis à polluer était préconisée, durant la campagne, par l’ex-sénateur de l’Illinois. Emanant d’un Etat résolument tourné vers la production d’éthanol, Barack Obama est déjà sensibilisé aux agrocarburants de seconde génération, sur lesquels il compte placer 150 milliards de dollars pour le développement. Ce programme s’annonce comme incontournable pour les firmes américaines, et notamment pour les constructeurs automobiles, en pleine crise.
Gouvernée par l’acteur à succès Arnold Schwarzenegger, la Californie n’a pas attendu l’élection de Barack Obama pour développer une politique verte. En 2006, le coup d’envoi de ces actions a été donné par une attaque retentissante envers six constructeurs automobiles, Chrysler, General Motors, Ford, Toyota, Honda et Nissan. « En tant qu’Etat côtier, Etat agricole et Etat qui dépend de sa couverture neigeuse hivernale sur la Sierra Nevada, la Californie joue très gros en agissant maintenant pour combattre le réchauffement climatique« , avait alors déclaré le procureur général en poste, Bill Lockyer. Selon les autorités californiennes, les voitures seraient à l’origine de 289 milliards de tonnes de dioxyde de carbone par an. Arnold Schwarzenegger a fixé un objectif plus ambitieux qu’à l’échelon national: en 2020, la part des énergies renouvelables devra monter à 33 %. Elles représentaient, en 2007, environ 12% de l’électricité produite en Californie.
Les citoyens sont aussi impliqués dans ce changement des comportements: une nouvelle catégorie de la population, appelée les carborexics par le New York Times parce que ses membres tentent de réduire au maximum la quantité de gaz carbonique qu’ils émettent, émerge. Le boom des ventes de la Toyota Prius, le véhicule hybride le plus vendu au monde, le prouve: chacun peut s’impliquer pour l’environnement. Les carborexics vont plus loin qu’une simple attitude: leurs actions leur permettent de diminuer leur facture d’énergie.
L’énergie solaire comme source la plus développée ?
A noter enfin que, compte tenu de l’ensoleillement de certaines régions, le secteur de l’énergie solaire se développe. Des scientifiques estimaient récemment que cette source pourrait satisfaire 70 % des besoins en électricité du pays d’ici à 2050. En 2007, dans un projet intitulé « Solar Grand Plan », ils prevoyaient de couvrir jusqu’à 80.000 kilomètres carrés de fermes solaires. Parmi les projets effectivement en cours, les objectifs sont plus modestes mais conduits par des organisations telles que l’armée, qui a inauguré il y a deux ans la plus grande installation de panneaux solaires photovoltaïques outre-Atlantique. “Le projet fournit également un test futur pour le Département de la Défense, qui pourra ainsi évaluer les bénéfices d’installations similaires sur tout le territoire des Etats-Unis“, indiquait Michael Bartley, commandant de la base Nellis, située dans le Nevada.
Même si la non-ratification du protocole de Kyoto en 1997 par le Sénat américain avait marqué les esprits, une trentaine d’Etats ont mis en oeuvre des plans spécifiques et se sont fixés des objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, les organisations écologistes et les firmes évoluant dans le secteur de l’environnement espèrent que le projet de Barack Obama permettra d’amplifier les efforts déjà accomplis.