Langue incontournable des affaires, l’anglais est pour de nombreuses personnes un cauchemar à l’oral. Le numérique peut permettre de remédier à ce problème.
Même si la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne se confirme, l’anglais restera selon toute vraisemblance la langue de travail privilégiée de ses institutions, notamment à Bruxelles où la langue de Shakespeare accapare la majorité des communications, qu’elles soient écrites ou orales, dans les bâtiments, les documents, les conférences de presse ou bien encore sur le Web. Pas question, donc, d’implorer cette évolution institutionnelle pour ne pas s’y mettre !
D’après une récente étude, la France ne pointait qu’au 37ème rang, sur 70 pays testés, en matière de maîtrise de l’anglais. La Suède, les Pays-Bas et le Danemark y apparaissent comme les pays européens dont les habitants sont les mieux armés. Singapour, l’Argentine et les Emirats arabes unis pointent en première place en Asie, en Amérique Latine et au Moyen-Orient. Que ce soit dans le design ou dans un pub au cœur de Paris, la maîtrise de l’anglais est aujourd’hui indispensable… même si l’on ne travaille pas en-dehors des frontières.
Entrainement insuffisant à l’oral, volumes horaires insuffisants, accent mis en premier lieu sur la grammaire – quand bien même ses bases ne sont pas forcément totalement acquises en français – au détriment du vocabulaire… les rapports et les constats ne se comptent plus, sans pour autant réellement faire bouger les lignes. « J’aurai pu lire le nouvel Harry Potter avant tout le monde … si j’avais été bilingue ! », se lamentait ainsi, fin juillet, un utilisateur français de Twitter à l’occasion de la sortie d’un nouvel opus littéraire consacré aux aventures du jeune sorcier à lunettes, qui ne débarquera que le 14 octobre dans les librairies hexagonales en version traduite.
« Participer à une conférence téléphonique peut être un cauchemar »
« Pour beaucoup de ceux qui ne pratiquent pas l’anglais dans leur activité quotidienne, participer à une conférence téléphonique est un cauchemar qui engendre du stress voire la recherche d’un collègue pour les remplace », expliquait l’an dernier à Business & Marchés le patron d’un éditeur de logiciels grenoblois, qui s’est attelé à la question en misant sur l’oral… et il est loin d’être le seul.
« Happy eau lit des » (pour happy holidays, bonnes vacances), « Ail ame ze best » (pour I am the best, je suis le meilleur) ou « Douille housse pic english » (pour Do you speak english, parlez-vous anglais), taquine ainsi Wall Street English dans sa dernière campagne publicitaire. Le leader de la formation en anglais, qui revendique 97% de réussite, souhaite profiter de cet eldorado en repartant à la conquête de clients et en développant son réseau de franchisés. Pour apprendre facilement l’anglais, 65% du temps de formation est dédié à l’écoute et à la pratique orale. « En éduquant votre oreille aux sonorités anglaises vous vous entrainez à saisir le sens d’une conversation », expliquent ainsi les concepteurs de la méthode.
Pratiquer l’oral grâce au numérique
Les groupes de conversation au cœur des villes souhaitent aussi décomplexer l’apprentissage de l’anglais, qui peut parfois être vécu difficilement en classe. Si l’on souhaite se perfectionner seul, de très nombreuses applications ont vu le jour, permettant de s’entrainer à toute heure chez soi ou dans les transports – toutes les occasions sont bonnes à prendre ! Les cours multimédia, qui permettent de concilier oral, écrit et adaptation aux pratiques numériques actuelles connaissent ainsi un fort engouement. De manière moins high-tech, les éditeurs de cahiers de vacances visent eux aussi ce marché, en s’adressant aux adultes… Où que vous soyez, parlez anglais !
Photo : Call center team in the office on the phone with headset par Shutterstock/LDprod