Créée en 1955, la Cave de Turckheim a diversifié sa gamme. Très présente en grande distribution, elle met davantage en avant les accords mets-vins et fait face au changement climatique.
C’est autour d’une délicieuse choucroute que la Cave de Turckheim se dévoile. Concoctée par Michel Lihrmann, œnologue et directeur technique, elle permet de révéler les arômes des vins de cette cave coopérative créée en 1955 dans le Haut-Rhin. « L’emplacement se situe sur deux failles géologiques, à proximité de la vallée de Munster et de l’axe du Rhin, avec du granit, du calcaire, des graves… Nous avons conservé un style plutôt sec, sur de la finesse », dispose Emmanuelle Gallis, directrice commerciale.
Avec 250 viticulteurs, l’entreprise réalise 29 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle est le quatrième metteur en marché de vins d’Alsace. Ses ventes s’effectuent à 68% auprès de la grande distribution, 23% à l’export, 5% chez les grossistes, 2% dans le réseau cafés-hôtels-restaurants et 2% chez les cavistes. « Le village (3 776 hab.) était industriel. La viticulture est redevenue son activité principale », indique Michel Lihrmann. Le veilleur de nuit passe toujours à 22 heures.
La Cave de Turckheim écoule 5,5 millions de bouteilles sous marques de distributeurs, dont 1 100 000 bouteilles de crémant et 4 400 000 bouteilles de vins tranquilles. Sa marque propre représente 3,5 millions de bouteilles. Les vins tranquilles s’accaparent la majorité des volumes (2 960 000 bouteilles), principalement en blanc (2 700 000 cols). Le crémant pèse 580 000 bouteilles, essentiellement en brut (481 000 cols). 20 hectares sont en Grand cru (80 000 bouteilles).
Des vins à découvrir
Côté dégustation, les notes citronnées du Riesling Tradition 2018 séduisent immédiatement. Des arômes d’agrumes lui confèrent une bouche très vive, et lui permettent d’accompagner des crustacés ou des poissons grillés. « Si je peux me permettre, la notion de Grand cru est l’expression même de l’AOP », lance Michel Lihrmann avant de débuter, ensuite, la dégustation du Riesling Grand cru Brand 2017 (terroir granitique), où la salivation fait partie de l’expérience. Très puissant, il se distingue par sa note finale d’ananas. En Alsace, 51 terroirs sont délimités en Grands crus.
A découvrir également, le Gewurtztraminer Vieilles vignes 2016 issu de vignes âgées de plus de 35 ans. « Il se marie parfaitement avec les fromages puissants comme le roquefort ou le munster », précise la cave. Des arômes de fruits mûrs le singularisent. Fruité, belle sucrosité et délicatesse. Tiré d’un terroir graveleux et granitique, le crémant Mayerling Brut passe pour sa part vingt-quatre mois sur lattes. Sa dégustation est recommandée à l’apéritif ou avec un buffet froid.
La Cave de Turckheim a également lancé une deuxième édition de Cousu Main, le crémant signé du spécialiste de la mode William Arlotti, primé pour son emballage aux trophées Flexostar.
Des vendanges plus précoces
L’équipe de la Cave de Turckheim, qui a commencé à prendre le pli du bio et des vins nature, observe avec attention l’impact du changement climatique. « En 1980, nous avons commencé à vendanger le 23 octobre ; en 2019, le 3 août. Au début de ma carrière, un riesling dépassait rarement le seuil des 10 degrés, 13 degrés aujourd’hui. Il n’y a plus de règles établies. Le travail du sol va devenir plus que jamais primordial », expose Michel Lihrmann.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
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