Face à la flambée des cours du pétrole, et du plus cher des produits raffinés – le kérosène-, les compagnies aériennes doivent intégrer la perspective d’une énergie chère à long terme et d’une modification des habitudes des voyageurs, d’autant plus rapide dans le cadre des échanges nationaux, où le réseau ferré jouit encore d’une aura extraordinaire.
« L’intégration de la surcharge dans les tarifs n’est pas la priorité de l’entreprise, aujourd’hui notre préoccupation, c’est de savoir comment être encore en vie d’ici à deux ans. Maintenant que les coûts variables dépassent les coûts fixes, il vaut parfois mieux laisser un avion au sol que de le faire partir en l’ayant commercialisé à coup de promotions », expliquait Christian Boireau, directeur général France d’Air France-KLM, au Quotidien du tourisme en début de semaine. En 2007-2008, selon Les Echos, le poste carburant représentait 24 % des dépenses de la compagnie.
Les surcharges carburant, si elles permettent à la compagnie franco-néerlandaise de mieux absorber le choc d’une nouvelle brutale hausse des cours de l’or noir, ne pourront perdurer dans la durée au risque d’accentuer un écart tarifaire déjà fort par rapport à certaines compagnies low-cost. Air France-KLM compte avant tout sur la relative jeunesse de sa flotte, potentiellement moins gourmande en kérosène, et sur sa politique de couverture consistant à passer des contrats à terme afin de se prémunir d’éventuelles hausses soudaines.
Le contexte particulièrement difficile devrait cependant inciter la compagnie à réduire ses capacités dès l’hiver prochain, tout en maintenant des opportunités de croissance. Sur le long terme, Air France est en cours de négociations avec Veolia Transport afin de faire son entrée sur le marché du transport à grande vitesse.