Le centre commercial de Roissy-Charles-de-Gaulle compte faire valoir ses atouts dans un environnement peu lisible, mais en mutation.
L’ouverture, le 17 octobre, du centre commercial Aéroville marque une nouvelle étape dans le développement de la zone aéroportuaire de Roissy-Charles-de-Gaulle, en créant un point central dans cet environnement atomisé. Elle s’inscrit également dans un renouvellement de la conception des centres commerciaux de périphérie. Le bâtiment « s’affranchit des deux typologies récurrentes du centre commercial : celle de la boîte qui véhicule ‘‘l’utopie du grand intérieur’’ et celle de l’entrepôt décoré d’enseignes publicitaires », selon son architecte Philippe Chiambaretta.
Le projet, porté par Unibail-Rodamco (Les Quatre Temps, Forum des Halles, So Ouest…), premier groupe coté d’immobilier commercial en Europe, constitue un investissement de 300 millions d’euros. Au-delà de son emplacement, qui devra lui permettre de capter une large clientèle s’étendant de la zone aéroportuaire à l’Oise et à la banlieue Nord de Paris, Aéroville compte faire la différence avec son offre d’enseignes (200 magasins). Le premier multiplexe d’EuropaCorp (Luc Besson), le second Marks & Spencer de France par la taille, et un simulateur de vol attendront notamment 12 millions de visiteurs annuels.
Le centre commercial, dont les magasins seront – fait exceptionnel – regroupés sur un seul niveau, devra néanmoins parvenir à capter une clientèle « de passage », et parvenir à attirer des chalands dans un environnement peu propice aux achats d’agrément. La fonction de proximité n’est pas oubliée avec un hypermarché Auchan. L’ouverture de la galerie le dimanche représente un véritable atout différenciant pour Aéroville, qui conserve malgré tout des horaires d’ouverture classiques en semaine.
Cette arrivée a incité Hammerson, qui exploite le centre commercial régional O’Parinor à Aulnay-sous-Bois, à y mener une nouvelle vague de travaux. Un multiplexe UGC verra notamment le jour sur le site, tout comme de nouvelles enseignes. Situé en aval d’Aéroville sur l’autoroute A1 en direction de la province, ce centre compte, lui aussi, faire valoir ses atouts au nord de la capitale, dans un paysage en pleine mutation que l’arrivée du métro automatique dans une dizaine d’années contribuera à désenclaver.