La plateforme OfficeRiders ambitionne de connecter des particuliers, propriétaires de locaux vacants à certaines heures, à des start-ups.
Créée par trois jeunes entrepreneurs, la start-up OfficeRiders souhaite permettre à des propriétaires de locaux vacants tout ou partie d’une journée de louer ceux-ci à des fins professionnelles. La plateforme ambitionne de relier les particuliers aux sociétés ou aux indépendants désireux de disposer d’espaces de travail à moindre coût. Florian Delifer, CEO et co-fondateur de la société, actuellement en phase de démarrage, répond aux questions de Business & Marchés.
Quel constat vous a incité à créer OfficeRiders ?
Nous avons réalisé que de nombreux espaces privés étaient laissés vacants une partie du temps dans des villes comme San Francisco ou Paris, où l’immobilier coûte déjà trop cher. D’autre part, des segments professionnels en pleine croissance, de plus en plus adeptes de nouveaux modes de travail contemporains (espaces de coworking, travail nomade…) permis notamment par les technologies, cherchent des lieux accessibles ou moins chers et adaptés pour travailler, ce qui n’est pas du tout évident.
Devant ce constat, et alors que nous étions en train d’occuper nous-mêmes un appartement à San Francisco, nous avons réalisé qu’on pouvait donner du sens à de nombreux espaces laissés libres ou partiellement occupés mais qui pourraient être parfaits pour ces travailleurs, en les rendant ainsi profitables à tous dans une logique de partage et de collaboration.
Comment comptez-vous convaincre d’éventuels propriétaires de louer leurs locaux ?
Nous avons constaté une très bonne réceptivité de la part des hébergeurs qui sont généralement rapidement partants pour préalablement proposer leur espace sur notre plateforme, dès qu’ils se rendent compte des revenus associés. C’est un moyen pour eux de générer des revenus tout en soutenant des beaux projets professionnels, sans changer leurs habitudes ni leur style de vie.
S’adressant à une cible professionnelle, ils sont aussi généralement plutôt confiants du sérieux des personnes hébergées (les « riders ») qui se limitent généralement aussi à une pièce de l’appartement. Nous avons pensé à de nombreux principes essentiels comme une assurance jusqu’à 500.000 euros (vols/casse…) pour l’hébergeur, parmi d’autres.
Votre modèle a-t-il déjà été testé, ou existe-t-il des exemples équivalents à l’étranger ?
Nous avons testé le marché en sondant des hébergeurs et des travailleurs à San Francisco, et actuellement sur Paris. Nous sommes la première initiative sur ce créneau et les seuls à proposer ce modèle et plateforme en rupture permettant d’atteindre des niveaux de tarifs si bas pour les « riders ». Cependant, certains appartements nous ont inspirés, et notamment le concept du Start-up Basecamp à San Francisco, un appartement hybride accueillant les entrepreneurs internationaux où nous avons pu vivre et travailler la journée.
Comment se déroule le lancement du site ?
Notre campagne sur Kickstarter sert essentiellement de jauge d’intérêt, et de levier de communication en phase avec notre approche et nos moyens, avec laquelle nous sommes entrain de fédérer une communauté de « riders » et d’hébergeurs. Cela fonctionne puisque nous avons recruté plus d’une cinquantaine d’hosts seulement à Paris (sans compter San Francisco), qui se sont portés rapidement partants pour lister leur espace. La grande majorité des dons recueillis sur Kickstarter seront reversés sous forme de crédits aux riders ou en avantages aux hosts. Nous pourrons lancer une version bêta dans quelques semaines, dès que nous aurons nos listings prêts pour Paris et pour San Francisco.
Cependant, le financement en plus issu de la campagne ou d’un éventuel tour de table que nous sommes en train de considérer après avoir été contacté par quelques investisseurs, nous permettrait de booster notre lancement et de créer la première « maison des riders », un lieu hybride où notre communauté sera régulièrement invitée pour des événements, et où les travailleurs pourront venir travailler en journée.