L’Ile-de-France, le Limousin et la région PACA ont traversé très différemment la crise.
Après avoir subi un recul de son produit intérieur brut (PIB) en 2008-2009, la France repart… de manière inéquitable. Si la Corse, l’Ile-de-France, ou l’Aquitaine ont vu leurs PIB respectifs progresser de 0,5 à 1,9 % par an entre 2008 et 2011, d’autres régions font grise mine, à l’instar de la Picardie. Les disparités régionales se sont appréciées depuis la crise. « Si le plus faible PIB par habitant était enregistré en Corse en 1993, il l’est en Limousin en 2011. En outre, les disparités entre les deux extrêmes se sont accrues », indique l’Insee. Focus sur trois régions.
La région capitale conserve son rang
Compte tenu de son poids économique, l’Ile-de-France occupe une place particulière dans l’économie française. En 2011, avec 19 % des habitants de la France métropolitaine, elle a dégagé un produit intérieur brut de 601 milliards d’euros en valeur, soit 30 % du PIB métropolitain. La région est la seule à être importatrice nette d’actifs, de nombreuses personnes se rendant pour y travailler… sans y habiter. La structure sectorielle de la région « s’est modifiée sous l’effet d’un renforcement de la tertiarisation plus marqué qu’en province entre 1990 et 2011 », explique Cyrille Godonou, de l’Insee Ile-de-France.
Le Limousin fait les frais de la crise
A contrario, le Limousin s’avère « particulièrement sensible aux épisodes récessifs et fait preuve d’une moindre capacité de rebond » que la majorité des autres régions, d’après Olivier Frouté. La région, qui comptait 742.011 habitants en 2011, a dégagé cette année-là un PIB de 17,1 milliards d’euros. Il s’agit d’une des rares régions dont la population a reculé au cours des années 1990. Comme en Corse, le secteur des services administrés y occupe une place plus importante que celui des services marchands par rapport aux autres régions de province. La région bénéficie dans une moindre mesure d’un poids plus fort de l’agriculture.
Le tertiaire tire la région PACA
En revanche, l’économie est au beau fixe en Provence-Alpes-Côte d’Azur. La région a dégagé un PIB de 127 milliards d’euros en 2011, la plaçant au deuxième rang des régions de province en termes de création de richesse après Rhône-Alpes. Tous les secteurs ont contribué à limiter l’impact de la baisse du PIB régional entre 2007 et 2010 (-1,4 % contre -4,1 % en moyenne en province). L’administration, la santé, l’action sociale et l’enseignement, qui constituent le secteur tertiaire non marchand, ont enregistré de belles performances, à l’instar du tertiaire marchand (dont le tourisme), traditionnel moteur de la région.