C’est du jamais-vu depuis le lancement de l’indice en 1987: ce vendredi, le CAC 40 s’est arrogé 9,27 %. Les valeurs financières, mises à mal par la crise, rebondissent de manière spectaculaire. Sur les autres places boursières, le rebond est généralisé: + 11,27 % à Prague (« La séance à Prague a été portée par une vague euphorique. Les informations positives sont venues d’outre-atlantique où le gouvernement s’efforce de résoudre les soucis de sociétés financières« , explique un analyste à l’AFP); à 17:45, + 3,26 % pour le Dow Jones (US), et des performances tout aussi exceptionnelles dans le reste de l’Europe.
Mise à jour 18:11 – +5,56 % à Francfort, et des hausses historiques de 8,71 % (Ibex-35), 8,84 % à Londres (Footsie-100), et 8,62 % à Milan (SP/Mib).
Les marchés réagissent au plan présenté par Washington pour sortir les banques de la crise. « Maintenir la confiance dans le secteur des fonds monétaires est essentiel pour protéger l’intégrité et la stabilité du système financier mondial« , explique le Trésor américain dans un communiqué. De manière plus concrète, l’administration Bush envisagerait de créer une structure permettant de cantonner l’ensemble des actifs à risques inscrits au bilan des banques américaines. Il s’agit, selon le porte-parole du Trésor Brookly McLaughlin, de « s’attaquer au problème des actifs non liquides dans les bilans des banques, qui sont la source profonde des tensions actuelles dans nos institutions financières et les marchés financiers« .
Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a annoncé que les mesures en faveur des banques coûteraient « des centaines de milliards de dollars« . « C’est maintenant que nous devons agir pour préserver la santé économique de notre pays de graves risques« , a indiqué George W.Bush, en ajoutant que cette mesure serait d’un »montant considérable sur les dollars du contribuable« . Cette opération « comporte des risques« , a-t-il ajouté. « En déversant tous les déchets toxiques dans un seul silo, le climat de suspicion qui a conduit aux problèmes de refinancement des banques devrait se dissiper« , explique à LCI.fr Rob Carnell, économiste chez ING.
Mise à jour 30/09 – Le plan a fait l’objet d’un rejet de la part de la Chambre des représentants américains, avec 228 voix contre et 208 voix pour. La majorité démocrate a donc décidé de ne pas laisser passer le plan de sauvetage du système bancaire préparé par le secrétaire au Trésor Henry Paulson. La « Loi sur la stabilisation économique d’urgence de 2008 », d’un montant estimé à 700 milliards de dollars, a pour objet de créer un espace de défaisance au sein duquel les banques transfèreraient leurs actifs à risques.