Lundi soir, les cours de Bourse des valeurs du secteur financier chutaient en Europe, suite à la fallite de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers. Mais au-delà de cet événement immédiat, force est de constater que les banques européennes restent discrètes quant à leur exposition dans la crise des subprimes. Les crédits immobliers à risque américains ont contaminé la sphère financière par le biais d’obligations, mais aucun établissement financier français n’a été en mesure de dévoiler le montant réel des titres qu’elles détiennent. Or, cette donnée apparaît aujourd’hui essentielle. Par ailleurs, la faillite de Lehman Brothers provoque un manque à gagner pour les banques qui avaient prêté à la firme américaine, entretenant la crise de confiance en cours depuis plus d’un an.
La ministre de l’Economie Christine Lagarde s’est assurée « s’est assurée que toutes les mesures étaient prises pour minimiser les répercussions en France. Les engagements des établissements de crédit français sur le groupe Lehman Brothers demeurent limités. Les autorités françaises restent très vigilantes quant aux conséquences de la situation de Lehman Brothers et de l’évolution de la situation générale des marchés financiers sur l’ensemble des institutions financières« .
BNP Paribas est le seul créancier français cité dans le dossier déposé par Lehman Brothers auprès du régulateur américain des marchés. Des obligations à hauteur de 250 millions de dollars sont concernées. Un porte-parole de l’établissement français a indiqué à l’agence Reuters que l’exposition de BNP Paribas « était tout à fait gérable pour une banque de notre envergure« . « Les difficultés de Lehman ne datant pas d’hier, on peut penser que les banques françaises ont réduit leur exposition ces derniers mois« , explique un analyste financier.
Le Crédit Agricole, qui a récemment annoncé l’annonce de 500 licenciements au sein de sa filiale de financement et d’investissement Calyon, semble lui aussi concerné. « Interrogée par Reuters, une porte-parole d’une branche du Crédit agricole a fait état de l’existence d’une ligne de crédit sur Lehman Brothers, qui selon elle bénéficierait de garanties« , précise Le Monde sur son site internet.
En Belgique, le bancassureur KBC a pour sa part joué la carte de la transparence quant au risque Lehman Brothers. Il comptait des obligations achetées pour 145 millions d’euros et un encours de crédits de 85 millions d’euros (dont 30 millions garantis) en relation avec la banque d’affaires américaine. L’exposition de Dexia (également côtée à la Bourse de Paris) s’élève à 500 millions d’euros. Pour Fortis, le montant est de 531 millions d’euros, rapporte le quotidien économique L’Echo.