Selon le ministre de l’énergie du Venezuela Rafael Ramirez, l’offre actuelle de pétrole excèderait « d’un million à un million et demi de barils par jour le niveau de la demande« . De quoi conforter le président de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole Chekib Khelil dans son désir, exprimé avant l’ouverture de la réunion du cartel à Vienne, d’opter pour un statu quo quant à une éventuelle baisse de la production. En l’espace de huit semaines, les cours du pétrole sont brusquement redescendus de 150 dollars à 102 dollars.
Conformément à sa mission de « sauvegarder les intérêts des pays producteurs« , l’Opep doit procéder à un arbitrage en examinant les deux scénarios qui se présentent à elle: soit maintenir la production à son niveau actuel, à savoir 32,28 millions de barils par jour (environ 40 % de l’offre mondiale) dans le cadre d’une demande toujours forte, dont les effets du ralentissement peinent à se faire sentir. Une accalmie des cours, limitée, permet de limiter les tensions dans les pays consommateurs et permet de revenir à des prix dont les tenants sont davantage à même d’être justifiés (forts coûts de développement).
Ou alors, baisser la production suite à la chute des cours de ces dernières semaines afin de maintenir les prix à un certain niveau. La consommation recule dans les pays industrialisés et progresse moins vite qu’auparavant dans les pays émergents, ce qui renforce les craintes de certains Etats producteurs de voir leur rente affaiblie. Mais les alternatives à l’or noir restent limitées et coûteuses, faisant dire à l’Agence internationale de l’Energie qu’à moins d’un changement complet de politique, 80 % de l’énergie fournie en 2030 émanera encore du charbon, du pétrole et du gaz.
En laissant sa production officielle inchangée, l’Opep espère parvenir à un niveau des prix plus acceptables pour les pays consommateurs sans pour autant que sa suprématie ne soit menacée. « Tout le monde est d’accord sur le fait qu’il y aura un problème de surproduction de 500.000 à 1 million (de barils par jour) d’ici l’année prochaine« , a par ailleurs rappelé son président, conscient du fait que trop de barils produits par rapport à une consommation en baisse, même légère, n’avantageraient guère les membres du cartel.
Mise à jour 10/09 à 09.34 – L’Opep a décidé de retirer 520.000 barils par jour du marché pour enrayer la chute des prix du pétrole brut. Cela constitue un « retour aux quotas de septembre 2007« . Hier, le baril de Brent, côté à Londres, est brièvement passé sous la barre des 100 dollars. Ce mercredi matin, les cours remontent suite à cette décision.