Les inondations perturbent l’activité économique.
« Ne sous-estimez pas la profondeur des zones sous l’eau, ni la force des courants », conseillent les sapeurs-pompiers du Var. Les intempéries qui ont frappé le Var et les Alpes-Maritimes paralysent l’activité des zones concernées et de ces deux départements, de nombreuses routes étant coupées et les zones inondées restant nombreuses, d’où une progression difficile par endroits.
La communauté d’agglomération de Nice Cote-d’Azur estimait lundi 20 janvier le montant des dégâts de voirie à 6 millions d’euros sur son territoire, situé en zone urbaine. 222 millimètres de pluie se sont abattus sur la ville de Nice entre le 16 et le 20 janvier, contre une moyenne de 74 mm ces dernières années. Les routes départementales et les voies privées ne sont pas prises en compte dans ce chiffrage. Dans les Alpes-Maritimes, le Conseil général va allouer une aide de 3 millions d’euros aux communes sinistrées. Les trains empruntant la voie ferrée longeant le littoral roulent au ralenti par endroits, en raison des risques d’éboulement.
Les zones d’activité sont également touchées, comme en témoigne – une nouvelle fois – l’exemple de la Palud, à l’entrée de Fréjus (Var). Cette zone industrielle et commerciale d’une trentaine d’hectares, qui regroupe environ 2000 salariés, a été victime d’inondations à de multiples reprises, en 2006 et de manière plus conséquente en 2010 et en 2011. Les travaux engagés sur le site, notamment en 2008, n’ont pas permis de limiter l’impact des fortes précipitations sur cette partie de la ville. Dans le département, l’Argens, le Gapeau et la Nartuby font l’objet d’un dispositif de surveillance météorologique, qui a notamment conduit à des évacuations préventives mais n’a pas évité la mort de deux personnes à l’heure où nous écrivions.
En déplacement à La-Londe-les-Maures, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a déclaré qu’un arrêté de catastrophe naturelle serait prochainement décrété. Celui-ci permet aux habitants des communes concernées de solliciter la garantie attenante dans un délai de dix jours à compter de la parution du décret. Suite à une rencontre avec des maires, il a ajouté que « chacun est conscient qu’il y a des choses à changer. Dans un espace soumis à des risques, il faut que les règles soient claires ». La question de l’aménagement des territoires reste donc posée, avec un difficile équilibre à trouver entre développement économique et prévention.
— Photo : Roquebrune-sur-Argens