Le tournoi traverse une importante phase de mutation pour conserver son rang par rapport à ses concurrents.
Evoqué depuis de nombreuses années, le projet d’extension-rénovation du site de Roland Garros, considéré comme « vital » par la Fédération française de Tennis (FFT), voit son avancement ralenti en raison de plusieurs recours déposés par des associations de riverains. Cette solution, finalement privilégiée à celle d’un déménagement en banlieue, devrait coûter 340 millions d’euros (contre 213 millions initialement prévus), et ne pas voir le jour avant 2018, voire 2020.
« En première semaine, les joueurs sont confinés dans les vestiaires. Le stade est vital pour la survie du tournoi », a expliqué le directeur de la FFT, Gilbert Ysern, qui met en avant le nécessaire besoin d’attractivité de Roland Garros, tant pour les joueurs que pour les spectateurs. La couverture partielle de l’équipement permettra par ailleurs de pallier partiellement les aléas climatiques, qui ont des répercussions sur les spectateurs (28,6 millions d’euros de recettes sur un montant total de 154,5 M€) et les médias (55,1 M€ de recettes).
Qui diffusera le tournoi l’an prochain ?
Les droits de retransmission télévisée, qui participent au premier poste de chiffre d’affaires, font actuellement l’objet d’une incertitude sur leur futur détenteur. La ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et de la Vie associative, Valérie Fourneyron estime certes qu’il « n’est pas envisageable de découper Roland Garros en tranches », une éventuelle hausse du montant des droits pénaliserait France Télévisions, actuellement soumise à des mesures d’économies.
« Où placer le curseur de ce qui doit rester gratuit ou pas? Roland Garros doit rester accessible à tous », a indiqué la ministre dans Le Journal du Dimanche. Or, Canal+ et les chaînes qataries Bein Sport se tiennent en embuscade : le contrat avec France Télévisions, qui arrive à échéance cette année, était d’un montant annuel de 15,5 M€, somme qui devrait être réevaluée à la hausse. Le groupe M6 s’est déclaré intéressé, mais à la condition de débourser au maximum la même somme qu’actuellement.
Les dirigeants de la FFT se disent, sur le site officiel du tournoi, « attachés à l’accès du plus grand nombre aux images de Roland-Garros. Ils se doivent aussi de veiller à la juste valorisation des droits de l’événement ». Habile moyen d’annoncer que le montant actuel des droits n’est pas, selon eux, à la hauteur.
Un nouveau sponsor
Le sponsoring concourt également de manière importante aux recettes du tournoi. Alors que BNP Paribas fête ses quarante ans de partenariat avec Roland Garros, la compagnie aérienne des Emirats arabes unis Emirates s’est invitée dans le jeu, à la surprise générale. Connue pour ses investissements dans le football, elle souhaite accroître sa notoriété au moyen de nombreux clubs et événements, en dépassant la sphère du ballon rond.
La compagnie, qui dépenserait 200 millions d’euros par an en sponsoring sportif selon le quotidien anglais Daily Mail, participe indirectement à l’augmentation des primes versées aux joueurs, un autre point sensible. Fixé cette année à 22 millions d’euros, le montant de la dotation grimpera, en 2016, à 32 M€.