Le nombre de défaillances d’entreprises s’est accru en 2012, tout comme le recours à la procédure de sauvegarde.
La crise a fortement affaibli la structure financière des entreprises, et en particulier celle des sociétés de moins de cinquante salariés. « Bon nombre d’entreprises n’ont pas réussi à revenir à leur niveau de rentabilité antérieur à 2009 et se sont progressivement affaiblies au cours des quatre dernières années », selon une étude réalisée par Deloitte et Altarès, publiée ce jeudi.
Les défaillances d’entreprises ont grimpé de 3 % en 2012. Les sociétés de plus de cinquante salariés ont été les plus concernées par les redressements et les liquidations judiciaires, ainsi que celles ayant généré plus de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Des entreprises telles que Doux, Surcouf ou Game ont notamment été concernées. Le commerce, l’industrie hors agroalimentaire et les services aux entreprises ont été les secteurs les plus concernés pour ce dernier type de firmes.
Pour tenter d’éviter cette situation, le recours à la procédure de sauvegarde, qui permet de suspendre le paiement de dettes afin de favoriser la poursuite de l’activité et l’apurement du passif, s’est fortement accru. 1.498 jugements d’ouverture de procédures de sauvegarde ont été rendus en 2012 (+ 6 % par rapport à 2011), soit le plus haut niveau atteint depuis la création du dispositif, en 2005. Entre 2007 et 2011, 47 % des procédures ont abouti à un plan de sauvegarde, signe de l’intérêt du dispositif.
Le recours aux procédures de traitement amiable a également progressé en 2012 (+ 15 %). La coordination des différents acteurs, indispensable dans ce cas, est amené à être facilité par la nomination de vingt-deux commissaires au redressement productif, selon Deloitte et Altarès. A la différence des procédures collectives, le dirigeant n’est pas dessaisi de ses pouvoirs de gestion et les opérations ne sont pas forcément publiques.
Pour expliquer les difficultés des entreprises, les auteurs mettent notamment en exergue les délais de paiement et la nécessité, pour de nombreuses sociétés, de remettre en cause leur modèle. « L’année 2012 a révélé dans certains secteurs d’activité des difficultés inhérentes à une lente mais régulière perte de compétitivité », est-il ainsi expliqué.