L’épisode neigeux qui frappe la France affecte particulièrement les activités de transport.
Les perturbations survenues dans les transports constituent la face la plus visible des conséquences économiques de l’épisode neigeux qui frappe une partie de la France depuis vendredi soir.
L’annulation de nombreux vols, pendant tout le week-end dans les aéroports, notamment parisiens, a des conséquences sur l’activité des compagnies et des exploitants. Dans les villes, les transports en commun tournent au ralenti, pénalisant les déplacements vers les lieux de travail et de loisirs ou de consommation, tandis que les routes sont, selon les endroits, difficilement praticables.
Les transporteurs routiers sont notamment confrontés à ces difficultés, l’approvisionnement de leurs clients devant malgré tout être assuré. « On demande aux conducteurs de partir plus tôt. Ou on décale des livraisons », indique à Ouest-France le chef d’équipe d’une entreprise vendéenne, qui a choisi l’anticipation. Selon la Fédération nationale des transporteurs routiers, les différents épisodes neigeux survenus à l’hiver 2010/2011 ont eu un coût de 150 millions d’euros, lié à la perte de chiffre d’affaires, aux heures supplémentaires ainsi qu’au stockage des marchandises en souffrance.
Malgré la coupure partielle ou totale de nombreuses lignes de bus, à l’instar de la journée de dimanche sur l’agglomération parisienne, les taxis ne profitent pas de cette paralysie : la dangerosité de certains axes, en particulier sur le réseau secondaire, et la restriction des déplacements engendrent une baisse du nombre de réservations. Activité ou non, les charges fixes continuent de courir. « Qu’on travaille ou pas, il faut les payer alors qu’on ne gagne rien pendant ce temps là », rappelle au Figaro le vice-président de la Fédération nationale des taxis indépendants, Ahmed Senbel.
Un régime spécifique pour le BTP
Le deuxième samedi des soldes, le 19 janvier dernier, s’est partiellement déroulé sous un manteau neigeux qui a dissuadé de potentiels clients d’arpenter les magasins. Selon le baromètre réalisé sur Internet par Toluna pour le magazine LSA, 20 % des Français se seraient néanmoins mis en quête de bonnes affaires. Le site de vente de chaussures Sarenza s’est pour sa part enorgueilli d’avoir multiplié par quatre entre samedi et lundi ses ventes de bottes fourrées et d’après-ski… qui doivent désormais être livrés.
Sur les chantiers, les salariés, fortement exposés aux variations climatiques, doivent s’équiper en conséquence. Un local doit toutefois être aménagé pour permettre aux travailleurs de se protéger de conditions atmosphériques pouvant affecter leur santé, tandis que le travail peut, à certaines conditions, être interrompu pour « intempéries » (article L5424-9 du Code du travail). Un dispositif d’indemnités journalières est prévu, tout comme la possibilité de mettre à disposition des collectivités publiques, pour des travaux d’intérêt général, les salariés ne pouvant être occupés.
Certains secteurs tirent toutefois leur épingle du jeu. « Zero degrés, pour nous, c’est la température idéale », explique au Journal des Entreprises Eric Aubert, le directeur général d’Acometis, un fabricant de saleuses et de matériel de déneigement. L’intérêt de tels équipements était, ces derniers jours, flagrant…