Principaux greniers à grains des Etats-Unis, l’Iowa (premier producteur américain de maïs et de soja, touché à hauteur de 20 % des récoltes), le Missouri, le Wisconsin et l’Illinois sont en proie depuis fin mai à une série d’intempéries qui ont provoqué d’importantes inondations.
Les Etats-Unis, principal producteur, consommateur et exportateur de maïs, n’avait pas connu de telle catastrophe depuis quinze ans. Une mise en garde en direction des consommateurs de cette plante et de soja a dû être effectuée, les prix risquant de flamber à court terme. Seulement 57% des récoltes de maïs ont pu être protégées, a indiqué le département de l’agriculture. « Une baisse de récolte aux Etats-Unis a toujours des conséquences majeures pour le reste du monde« , explique au Monde Xavier Rousselin, responsable à l’Office national interprofessionnel des grandes cultures.
Cette année, la surface américaine consacrée au maïs a chuté de 8 %, après une année record. Les exploitants ont préféré se concentrer sur le soja, dont les prix ont augmenté plus vite que ceux du maïs. Un autre facteur précipite l’envolée des cours, la hausse de la surface destinée au bioéthanol. Pas moins de 20 millions de tonnes supplémentaires étaient prévues pour 2008. La tendance pourrait toutefois s’inverser dans les prochains mois, la filière souffrant d’une demande encore fragile et peu installée chez les consommateurs. Un projet de construction de sept usines a du être annulé.
« Les spéculations sur les dégâts devraient continuer à soutenir les prix pendant plusieurs jours« , a rappelé à l’AFP Bill Nelson, analyste chez le courtier Wachovia Securities. La semaine dernière, les cours du maïs et du soja ont atteint de nouveaux records. A la Bourse de Chicago, spécialisée dans les céréales, le cours du maïs s’est arrogé 20 % en deux semaines. Les produits à base de maïs devraient être touchés, mais pas seulement: l’alimentation animale risque aussi de pâtir de cette raréfaction des récoltes.