Touché par la morosité du contexte économique, le secteur du numérique reste perçu comme un secteur d’avenir… sauf en France.
Considéré comme un vecteur de croissance, le secteur du numérique n’échappe pas pour autant à la crise. Les résultats de la dernière édition du Baromètre de l’innovation réalisé par BVA pour 01 Business & Technologies et BFM Business dans cinq pays européens (France, Allemagne, Italie, Espagne et Angleterre) montrent une appétence forte de la population pour les nouvelles technologies, insuffisamment utilisées selon les sondés, et un fort pessimisme des professionnels.
Un panel de 143 éditeurs de logiciels, pendant entrepreneurial de l’étude, est en effet également intégré à ce baromètre de l’innovation. 59 % des sondés s’estimaient en septembre dernier, depuis les trois mois précédents, « plutôt moins confiants » sur l’avenir de la situation économique de leur entreprise ou de leur secteur, contre 39 % en juin. 53 % des éditeurs ne prévoyaient pas, en septembre, d’augmenter leurs effectifs cette année, contre 44 % en juin.
En septembre, 67 % des éditeurs avaient prévu des investissements sur de nouveaux projets au cours du trimestre à venir. 47 % des sondés étaient par ailleurs en ligne avec leurs objectifs fixés en 2011. 44 % se déclaraient toutefois en dessous : le contexte économique incite à la prudence, les carnets de commandes n’étant pas forcément remplis comme prévu. Les efforts d’adaptation que doivent fournir les entreprises sont donc nombreux.
Les Français peu convaincus par les opportunités d’emploi dans le secteur
Le grand public est davantage optimiste. Pour 84 % des sondés, l’acquisition de logiciels performants devrait faire partie des investissements prioritaires dans le cadre de leur modernisation. « C’est une preuve tangible de la valeur ajoutée de cette industrie pour l’amélioration de la productivité du tissu économique de notre pays », explique le président du Collège éditeurs de Syntec Numérique Bruno Vanryb, également PDG d’Avanquest Software.
Le numérique est toujours considéré comme un secteur d’avenir : 61 % des sondés conseilleraient à un jeune d’orienter sa carrière plutôt dans le secteur du numérique que dans un autre secteur. Les professionnels doivent néanmoins convaincre les Français de la solidité de leur industrie : seulement 43 % des Français recommanderaient une décision d’orientation dans l’univers du numérique, contre 52 % dans un autre secteur. Les allemands adoptent une posture plus partagée (49 % contre 51 %).
Afin de convaincre les Français du potentiel de croissance des entreprises du numérique, Bruno Vanryb appelle les décideurs politiques à « une prise de conscience du potentiel extraordinaire qu’offre un secteur d’activité dont personne n’imaginait la place qu’il prendrait il y a encore vingt ans ».