Google, Numergy ou Cloudwatt proposent des offres répondant aux craintes relatives aux lieux de stockage des données dans le « nuage ».
En proposant prochainement à ses clients de stocker leurs données et leurs applications sur des serveurs européens, Google, qui renonce ici à l’opacité en la matière, prend le parti de répondre à la demande croissante de nombreuses entreprises exprimant des craintes quant à l’usage du cloud computing.
Cette technologie, qui permet d’accéder à des fichiers et des services présents sur des serveurs situés à distance, pouvant être mutualisés, suscite, malgré les garanties apportées par les hébergeurs tels que le principe de redondance, des craintes de la part de nombreux directeurs des services informatiques. La sécurité et la confidentialité des informations, la perte de contrôle des données et la dépendance avec le prestataire de services suscitent le plus de craintes de la part des directions informatiques, selon le dernier baromètre de T-Systems.
Les entreprises recourant aux services cloud computing « doivent impérativement réaliser un gros travail de délimitation des responsabilités », explique à L’Argus de l’assurance Anne Magnan, directrice adjointe de la direction technique responsabilité civile chez Aon France. Les clients d’une société ont pour premier interlocuteur celle-ci, les contrats commerciaux étant conclus avec une entreprise donnée. De plus, les entreprises stockant les données personnelles de leurs clients se doivent d’être en mesure de pouvoir les localiser.
L’émergence d’une filière française du cloud computing constitue un premier niveau de réponse à ces craintes, à l’instar de la décision de Google, mais ne résout pas les potentiels problèmes liés à la disponibilité et à l’intégrité des données. SFR, Bull et la Caisse des dépôts et des consignations se sont associés pour donner naissance à Numergy, fruit d’un investissement de 225 millions d’euros. Les data centers seront tous localisés dans l’Hexagone, à l’instar de la politique suivie par CloudWatt, société fondée par Orange et Thalès avec le soutien du Fonds stratégique d’investissement.
Dans ce contexte, IBM renforce son offre. A défaut de pouvoir proposer un stockage intégral des données sur le sol de chaque pays où elle est présente, la firme table sur le déploiement de dix nouvelles solutions de protection permettant notamment de générer des rapports de conformité. Hautement stratégique, la question de la sécurité des informations est également scrutée de près par les assureurs, Hiscox se démarquant notamment avec son contrat « Data Risks » applicable aux entreprises responsables du traitement de données à caractère personnel.