Dans la course à la Maison-Blanche, l’économie est au cœur de l’affrontement entre Mitt Romney et Barack Obama.
Au-delà des traditionnels clivages entre démocrates et républicains, la situation économique constitue l’enjeu phare de l’élection présidentielle américaine. Si elle semble moins haletante qu’en 2008, elle n’en demeure pas moins importante et confronte Barack Obama, qui avait axé sa précédente campagne sur le changement (« Yes, we can ! »), à des chiffres en demi-teinte.
Chômage : le statu quo (ou presque)
En septembre, le taux de chômage s’est élevé à 7,8%, un chiffre similaire à celui relevé en janvier 2009, quelques semaines après l’élection de Barack Obama. Malgré ce statu quo, la situation de l’emploi reste difficile : selon de nombreux économistes, la non-comptabilisation dans les statistiques de chômeurs dits « découragés ». La prolongation, par la Réserve fédérale américaine, de mesures exceptionnelles ayant pour objectif la poursuite de ce reflux du chômage en témoigne par ailleurs.
Dette : pas d’éclaircie à l’horizon
La situation budgétaire des Etats-Unis prête davantage à polémique. 80 chefs d’entreprise, parmi lesquels ceux de General Electric ou de Microsoft, ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils appellent le gouvernement à prendre des mesures fortes, telles que la réforme du système de protection sociale (Medicare et Medicaid), et encouragent une réduction des dépenses publiques de trois dollars pour chaque dollar d’impôt : il s’agit selon eux d’un « cadre efficace » face à « une grave menace pour le bien-être et la sécurité des États-Unis ». Des coupes automatiques dans les dépenses pourraient survenir d’ici à la fin de l’année.
Consommation : la reprise
Le produit intérieur brut a progressé, au troisième trimestre, de 2% en rythme annualisé, contre 1,3% au deuxième trimestre. Ce spectaculaire redressement de la croissance a été porté par la hausse des dépenses de consommation, la dépense publique en matière de défense y contribuant également selon le département du Commerce. La stagnation des dépenses en investissement des entreprises ternit ce paysage, ainsi que le recul de l’épargne, qui pourrait affecter la solvabilité des ménages.
Richesse : le rêve américain toujours de mise
Dans cet environnement morose, une récente étude de Crédit Suisse sur les millionnaires dans le monde apporte une touche de rêve : la plus grande partie d’entre eux est localisée aux Etats-Unis (11 millions de personnes), la Suisse trustant la première place du palmarès en termes de fortune. Riche en contrastes, l’état de l’économie américaine jouera, sans nul doute, un rôle primordial dans l’élection.
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