« La flambée des cours du pétrole est complètement artificielle et imposée », a indiqué ce mardi le président iranien Ahmadinejad lors d’une conférence de l’Opep. Le pays juge hasardeuse la proposition de l’Arabie Saoudite d’accroître sa production de 200.000 barils/jour à compter de juillet. « Toute augmentation de la production doit être décidée par le Conseil des ministres de l’Organisation. Si l’Arabie saoudite décidait d’augmenter sa production de manière unilatérale, ce serait une erreur », a complété le représentant de l’Iran à l’Opep, Mohammad-Ali Khatibi.
Il s’agit donc d’une distension de poids au sein de l’Opep, qui se refuse depuis plusieurs semaines à procéder à une hausse de sa production. La conférence de Djellah, prévue dimanche en Arabie Saoudite entre pays consommateurs et producteurs, a valeur de test pour le cartel. « Tous les signes montrent que les pays consommateurs vont parler principalement de la hausse de la production pétrolière mais les pays producteurs pensent qu’il n’y a pas de manque sur le marché. Dans la situation actuelle, même une augmentation de 500.000 barils par jour ne provoquerait aucun changement dans les prix », a jugé M. Khatibi.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a par ailleurs profité de la situation pour envoyer une pique en direction des Etats-Unis: « L‘égoïsme et l’avarice des gouvernements ont causé un embrasement psychologique sur le marché de l‘énergie. Particulièrement sur des régions du monde riches en énergie. Ceci a créé des influences négatives sur l‘économie mondiale. De l’autre côté, les dépenses de guerre de ces gouvernements ont pour contrepartie l’imposition de lourds impôts et la dévaluation du dollar », a-t-il déclaré, rapporte Euronews.
Selon l’Agence internationale de l’Energie, l’Opep, qui produit près de 40% du pétrole brut pompé sur le globe, a produit chaque jour 10% de moins que sa moyenne pour l’année 2007. Face à cette raréfaction de l’offre en provenance d’un des principaux interlocuteurs pétroliers, les pays consommateurs sont dans l’obligation de s’adapter. Dernière mesure en date, l’annonce par la Commission européenne d’être prête à autoriser les Etats membres de l’Union européenne à verser des aides d’urgence aux pêcheurs les plus touchés par la flambée des prix du carburant.