James Watt s’est appuyé sur les travaux de nombreux acteurs pour mettre au point la version de la machine à vapeur qui l’a rendu célèbre.
Durant la Révolution industrielle du XVIIIème siècle, la filature d’Arkwright ou Matthew Boulton ont été liés au perfectionnement de la machine à vapeur par Watt, cet enrichissement technique ayant, pour sa part, joué un rôle considérable dans la compréhension des phénomènes thermodynamiques. James Watt n’est pas le seul acteur impliqué dans la conception de la machine à vapeur. Newcomen, Wilkinson et Savery ont eux aussi joué un rôle dans l’élaboration de cet appareil, que ce soit par un apport technique ou entrepreneurial.
James Watt (1736-1819), originaire de Greenock, en Ecosse, a appréhendé les principes de la mécanique par le biais d’un apprentissage qu’il a débuté en 1755 à Londres auprès d’un fabricant d’instruments scientifiques. Il a ensuite débuté son activité professionnelle dans l’univers des instruments destinés aux mathématiques, au Collège de Glasgow, où il a découvert les principes de la thermodynamique.
En 1764, préposé à la réparation d’un modèle réduit expérimental de pompe à feu, conçu par Newcomen, qui présente des problèmes de rendement, il le dote d’un condensateur séparé – il s’agit ici de l’invention qui sera brevetée – et modifie le fonctionnement du piston, désormais actionné non plus par la pression atmosphérique mais par la vapeur. Un condenseur externe refroidit la vapeur à part après l’avoir recueilli : cette solution est censée permettre de pallier la baisse du rendement du système conçu par Newcomen, cette imperfection étant due à l’eau injectée afin de refroidir la vapeur.
Obtenant un brevet en 1769, il rejoint ensuite Boulton, dont il avait visité l’atelier en 1768. Un an après avoir obtenu la prolongation de son brevet, s’appuyant sur les relations de Matthew Boulton, il entre avec son associé en phase de commercialisation : près de 500 machines ont été construites jusqu’en 1799, s’appuyant sur la protection juridique dont ils bénéficiaient. Les brevets dont ils jouissaient sont tombés dans le domaine public en 1800. Watt s’est par ailleurs intéressé à la machine à vapeur à travers, là aussi, le dépôt d’un brevet. Plus tard, l’adjonction à la machine d’un régulateur à boules destiné à permettre le contrôle de la pression ainsi que d’un balancier relié à un volant transmettant le mouvement vertical du piston à un arbre moteur enrichissent le volet technique : on parle désormais de machine à « double effet ».
Matthew Boulton (1728-1809), né à Birmingham, a racheté les droits du premier associé de John Roebuck, premier associé de Watt, avant l’installation de ce dernier avec lui, dans le cadre du développement industriel et commercial de la machine à vapeur. Précédemment, il a lancé, après son mariage, la manufacture de Soho en 1765, produisant des articles en métal – des boucles et des boutons, à l’instar de son père – et éprouvant le besoin d’une nouvelle source d’énergie, l’invention de Watt constituant, pour son responsable, une réponse probante. Possédant l’exclusivité de la construction de moteurs à vapeur entre 1775 et 1800, Watt et Boulton se sont rapidement imposés dans le paysage industriel, non seulement par le biais des caractéristiques de leur produit, mais également au moyen de leur portefeuille de brevets.
L’industriel potier Josiah Wedgwood (1730-1795) a notamment qualifié Boulton, à propos de la manufacture de Soho, de « constructeur le plus complet dans les métaux en Angleterre ». Il a développé son appareil industriel au moyen d’une nouvelle manufacture inaugurée en 1790, Etruria, située dans le Staffordshire. Celle-ci s’appuie sur une machine à vapeur acquise auprès de Watt et Boulton, dont il était devenu un intime.
Un procédé en évolution constante
John Wilkinson (1728-1808) a pour sa part mis au point un tour à aléser, développé entre 1772 et 1775, permettant de calibrer des cylindres dans le cadre de leur usinage, ceux-ci constituant une pièce maîtresse de la machine de Watt et Boulton. Il a fabriqué des éléments pour les machines de Watt et Boulton, Sa fonderie a accueilli certains des premiers exemplaires de la solution ici concernée. Son frère William a pour sa part effectué en 1785 la première fonte au coke en France, en s’appuyant sur un brevet déposé par son père. Wilkinson, dont l’appui fût déterminant, a été délaissé par Watt et Boulton à partir de la construction d’une fonderie attenante à la manufacture de Soho en 1795.
Thomas Newcomen (1663-1729), originaire de Darthmouth, est à l’origine de la pompe à feu dont un modèle fut réparé par Watt. Le moteur thermique qu’il a élaboré permet de faire fonctionner une machine puisant 500 litres d’eau à 45 mètres de profondeur. L’exportation de sa machine a débuté en 1723, le brevet ayant pour sa part été déposé en 1712, partagé avec Thomas Savery (1650-1715). Elle s’appuie sur les travaux réalisés par celui-ci, pompe à vapeur pour l’extraction d’eau hors des mines, dont le brevet a été déposé en 1698. Au-delà du rôle qu’il a joué dans le cadre de la mise au point in fine de la machine à vapeur, Savery s’est également illustré par la campagne de publicité qu’il a lancée afin de promouvoir son invention.
Ces quatre acteurs ont donc joué un rôle déterminant dans la conception et la réussite de cette innovation.
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