La petite tente sur un terrain défraîchi a vécu ! Les exploitants de camping jouent désormais la carte d’un confort accru.
Tourisme : les enjeux de l’été (3/3). La pluie a finalement eu un impact limité sur les réservations. Après avoir retenu leur souffle au début de l’été, les gérants de camping peuvent entrevoir les semaines à venir avec optimisme.
Leur mode d’hébergement, certes particulièrement météo-sensible, connaît depuis plusieurs saisons un véritable retour en grâce, porté par le développement d’équipements plus confortables, tels la généralisation des mobil-homes, et des succès médiatiques tels la série de films Camping. Les établissements trois, quatre et cinq étoiles représentent aujourd’hui 55% de la capacité d’accueil, contre 31% en 1990. « La nuit dans certains campings peut atteindre plus de 290 euros. On arrive à des produits très haut de gamme », indique à L’Echo touristique Ludovic Pierru, directeur France du réseau Vacansoleil. Première forme d’hebergement touristique marchand, le camping tente donc d’élargir sa cible en direction d’un public CSP+, certes plus exigeant mais volontiers plus dépensier et… plus prévoyant, les réservations s’effectuant dans des délais moins serrés.
Les chiffres de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein-air confirment le rehaussement des standards du camping : la fréquentation des emplacements « haut de gamme » des campings quatre/cinq étoiles ou dotés de tentes meublées ou de mobil-homes ont progressé de 10,2% en 2011, tandis que celle des emplacements « nus » a reculé de 2,2%. Les touristes étrangers choisissent en premier lieu des offres premium (41% des nuitées), tandis que les vacanciers français optent pour leur part pour les établissements classés trois étoiles. Environ 270.000 mobil-homes et 30.000 chalets sont installés dans les campings français.
Connaissez-vous le « glamping » ?
Cette tendance à la montée en gamme se caractérise également par une prise en compte accrue des nouveaux besoins des touristes : 29% des campings sont dotés d’une zone Wifi, certains établissements allant jusqu’à équiper la totalité de leur terrain ou à investir – plus rarement – dans des équipements plus qualitatifs en matière de nouvelles technologies.
L’art de vivre n’est pas en reste, avec la prise en compte par certains propriétaires et exploitants d’une volonté de « retour à la nature » ou d’un respect accru de l’environnement. En Dordogne, sept campings ont ainsi obtenu l’écolabel européen, ce qui fait du département le mieux pourvu en la matière. L’optimisation des ressources en eau ainsi qu’une politique renforcée de traitement des déchets constituent des éléments-clefs de la labellisation. Plus récemment est apparue la mode du « glamping » : contraction de glamour et de camping, il s’agit de conférer une nouvelle image à ce mode d’hébergement, à travers des « lodges » et du mobilier branché.
Les accros au camping-car ne sont pas épargnés par ces évolutions : en dépit d’un durcissement des politiques municipales relatives à l’accueil de ces véhicules, ce marché reste particulièrement dynamique, comme l’illustre la récente acquisition de Notin par Trigano. La moyenne d’âge des acheteurs s’est par ailleurs rajeunie.
Crise oblige, les professionnels du secteur rappellent néanmoins qu’en dépit de ces évolutions, le camping constitue un des modes d’hébergement les plus économiques.
- Consultez les précédents volets de notre série : les enjeux touristiques de la saison et le bel été des croisiéristes
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