Après une année 2011 exceptionnelle, les professionnels de la croisière espèrent prolonger cette tendance en renforçant la sécurité.
Tourisme : les enjeux de l’été (2/3). Sept mois après le naufrage du Costa Concordia, les croisiéristes repartent à l’offensive. Les nouvelles mesures de sécurité adoptées au début du mois par la profession ont notamment pour objectif de rassurer les passagers, même si les ventes n’ont jamais véritablement chuté depuis cet épisode et celui du Costa Allegra, qui avait dérivé durant plus de trois jours fin février.
« La mise en place d’éléments communs en matière de politique de rassemblement permettra à nos passagers d’être assurés de recevoir les mêmes consignes de sécurité partout », a indiqué le président du Conseil européen de la croisière, le lobby du secteur, Manfredi Lefebvre d’Ovidio. Cette harmonisation de l’information ainsi que la constitution de listes de passagers par nationalités constituent une étape forte pour le secteur, qui, en dépit des récents événements, affiche une forme olympique.
Pour le seul mois de mai, cinq nouveaux navires ont été livrés en Europe ; tandis que la France représente toujours le cinquième marché européen, avec 441.000 voyageurs par an. Ses performances dépassent les autres segments du tourisme. « Il jouit en même temps d’une forte fidélisation des clients parce que les prix sont très compétitifs et que le produit est bon », explique à 20 Minutes Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme. La multiplication des offres promotionnelles, l’accroissement de la capacité des bateaux, et l’élargissement de la cible concourent à ce succès, la famille étant désormais visée dans son ensemble.
Un poids économique qui s’affirme
En 2011, 16.000 emplois étaient liés, en France, au secteur de la croisière, tandis que les dépenses totales ont représenté 1,22 milliard d’euros, qu’elles émanent des passagers ou des entreprises, selon une étude pilotée par GP Wild. En Europe, ce sont 315.500 emplois équivalents temps plein qui sont concernés. Chaque pays possède ses spécificités : la France se distingue par son dynamisme, tandis que l’Italie est leader en termes de nombre de navires construits et en nombre d’embarquements. Le Royaume-Uni constitue pour sa part la première source de passagers, avec 1,6 million de voyageurs l’an dernier.
Ces bons chiffres ne doivent pas pour autant occulter les conséquences de la crise, le risque d’une surchauffe du secteur n’étant pas à écarter. Ainsi, selon certains professionnels, les records d’embarquements seraient dopés par un dumping tarifaire généralisé, avec une multiplication des offres proposant la gratuité ou une importante réduction au second passager.
Cette bonne santé du secteur pousse nombre croissant de villes à se plier en quatre face aux demandes des croisiéristes pour devenir un point de départ. « C’est un véritable plus du point de vue du développement touristique », confirmait récemment à Paris-Normandie l’adjointe au maire du Havre chargée du tourisme, Agnès Firmin Le-bodo. Passage obligé, le port devient un lieu de destination à part entière, son attractivité ressurgissant sur la ville. En tant qu’escale ou tête de ligne, Marseille tire également les bénéfices de cette politique, ces touristes dépensant en moyenne entre 105 et 152 euros par jour. De quoi rendre plus belles les affaires de la cité phocéenne…
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