Rarement une élection présidentielle aura autant été marquée par l’économie. Business & Marchés explore, dans ce dossier, les enjeux y étant liés.
Le Made in France à l’honneur
Mis en exergue par François Bayrou, le thème de la production en France a permis à de nombreux candidats d’exposer leurs solutions contre la désindustrialisation et leurs pistes pour améliorer la compétitivité du pays. Si les acteurs de l’économie numérique ont tenté de mettre en avant les atouts de leur industrie, ce sont les usines qui ont tiré, durant la campagne, leur épingle du jeu. Le protectionnisme semble pour sa part de nouveau en vogue. Nombreux sont les acteurs ayant tenté d’interpeller les candidats, avec plus (des salariés proches du licenciement) ou moins (le recueil « Besoin d’aire » du Medef) de succès. Les conséquences sociales de la crise – ou des mesures prises ces cinq dernières années, selon le point de vue adopté – ont occupé une large part du temps de parole des candidats.
Tous (ou presque) contre les banques et les marchés !
« Il ne présentera jamais de candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance« . En prononçant, au début de l’année, cette phrase, François Hollande a radicalisé son discours face à la progression de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages… et a résumé en quelques mots les programmes d’un grand nombre de candidats.
Physiquement invisibles mais présents dans les esprits, les marchés financiers font partie intégrante de la majorité des projets proposés. La dégradation de la note souveraine de la France, par une agence en janvier dernier, n’a pas provoqué le chaos annoncé, mais a donné le réel coup d’envoi de la campagne. Nicolas Sarkozy, sous sa casquette de chef de l’Etat, s’est notamment illustré quelques jours plus tard à travers l’annonce d’un projet de taxe sur les transactions financières. Enfin, la mesure la plus fréquemment défendue a résidé dans la séparation entre les banques de dépôt et et les banques d’investissement.
La gouvernance mondiale et l’énergie aux oubliettes
Pourtant en première ligne dans la résolution de la crise grecque, éminemment débattue, la question de la place des institutions telles que le Fonds monétaire international a été effleurée par quelques candidats, mais rapidement éludée. Les résultats mitigés du G20, qui s’est tenu à l’automne dernier, n’ont pas fourni à l’opposition des armes leur semblant intéressantes à exploiter.
La question de l’énergie, après avoir constitué un terrain d’affrontement en début de campagne entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, dont l’équipe était alors en pleines négociations avec des écologistes dont le poids politique était alors redouté et convoité, s’est pour sa part rapidement estompée. La débâcle de la filière photovoltaïque n’a pas suscité d’émotion particulière. Les agriculteurs, échaudés par les difficultés économiques traversées, se sont pour leur part imposés comme une population à épargner.