139,12 dollars à New York: c’est un air de déjà-vu qui s’est emparé des marchés pétroliers ce vendredi en cours de séance. Les déclarations de Jean-Claude Trichet, entrouvant la porte à une prochaine remontée des taux d’intérêt dans la zone euro, a provoqué une chute du dollar.
Le mécanisme, déjà présenté ici, s’explique notamment par le fait que les banques centrales des pays exportateurs de pétrole gèrent différemment leurs réserves de changes depuis quelques années, et ne souhaitent plus détenir uniquement du dollar. Une partie des contrats pétroliers, libellés en dollars, est revendue pour acheter de l’euro et du yen, ce qui exerce une pression sur la devise américaine. La hausse du chômage aux Etats-Unis, qui s’élvère désormais à 5,5% de la population active contre 5,1% escomptés par les analystes, a également joué de manière défavorable sur le billet vert.
Pour l’agence libyenne du pétrole, la barre des 140 dollars le baril de brut devrait prochainement être franchie. La banque d’affaires Morgan Staney table pour sa part sur un baril à 150 dollars le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine. Cette période y est en effet caractérisée par d’importants mouvements automobiles.
Dans un entretien accordé au site internet de Challenges, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie Nobuo Tanaka revient sur les raisons de l’envolée des cours du pétrole. « Nous pensons que les raisons premières de la hausse sont des raisons fondamentales: la relation offre/demande, dans laquelle l’offre ne suit pas la demande. La spéculation, la géopolitique, la météo, etc. ne sont que des chocs secondaires, mais qui font bouger les cours« , explique-t-il.