Business & Marchés passe au crible les secteurs à surveiller en 2012 : banques, médias et Web.
En recul de 16,95% sur l’année, le CAC 40 illustre la résurgence d’une crise économique et financière qui semble perdurer. En 2010, la baisse avait été contenue à 3,3%. L’indice parisien s’est inscrit dans le sillage de ses homologues. Ainsi, le DAX 30 allemand a dévissé de 14,69% en 2011, l’IBEX 35 espagnol de 13,11%, et le Nikkei 225 japonais de 17,34%.
Seules sept valeurs ont progressé en 2011 : EADS, Sanofi, Essilor, Danone, Pernod-Ricard et Air Liquide. Au palmarès des plus fortes baisses, figurent notamment Veolia Environnement, Société générale, Peugeot, Crédit Agricole SA et Arcelor Mittal. Ces titres ont résisté aux turbulences de l’été et à l’inquiétude qui s’en est immédiatement suivi. Entre le 4 juillet et le 23 septembre, les indices européens ont cédé en moyenne près de 30%.
Pour Romain Boscher, directeur de la gestion actions chez Amundi, l’année qui s’annonce ne devrait guère briller par ses performances. « Dans un environnement de profits étals et d’incertitude, les Bourses resteront peu dynamiques », explique-t-il aux Echos. Trois secteurs seront particulièrement scrutés par la communauté financière.
Valeurs bancaires : dans l’attente d’une sortie de crise
La forte pondération des valeurs bancaires a précipité la chute du CAC 40. Les cours de Société générale (-58,49%), Crédit Agricole SA (-54,86%), ou de BNP Paribas (-36,25%) en témoignent. Ces trois établissements ont chacun annoncé des mesures d’adaptation à la crise ; et ont également revu en profondeur leur politique de communication en direction du grand public. L’exposition des banques à la dette grecque, les incertitudes sur les situations espagnoles et italiennes, ainsi que de multiples rumeurs ont plombé le secteur. En Belgique, la débâcle de Dexia a également été particulièrement commentée. Pour l’année 2012, l’effet des mesures annoncées au niveau européen devrait notablement impacter ces valeurs.
Valeurs médias : la concentration n’a pas que du bon
Malgré la confirmation d’un des plus beaux « coups » entrepreneuriaux de l’année, l’acquisition par Canal+ des chaînes Direct 8 et Direct Star, l’action Vivendi a reculé de 16,24% en 2011. Le groupe sera mis à l’épreuve en 2012 avec le lancement de Free Mobile, qui pourrait tailler des croupières à SFR. NextRadioTV a pour sa part fêté sa dixième année d’existence dans la morosité (-17,84%), le développement espéré sur la télévision numérique terrestre constituant le principal enjeu pour l’année à venir. Le groupe demeure, avec NRJ (-16,79%), l’un des deux derniers indépendants sur la TNT. Enfin, Lagardère chute de 34%, sur fond de critiques récurrentes liées à sa stratégie.
Valeurs Internet : des investisseurs pas encore connectés
Seul LinkedIn peut pavaner, outre-Atlantique, suite à son introduction en Bourse. Le réseau social, est une des seules sociétés Internet à tirer son épingle du jeu à l’issue de son grand saut dans l’univers du Nasdaq. La spécificité du site, sa cible professionnelle, semble rassurer les investisseurs, qui ont en revanche exprimé bien moins d’intérêt pour des firmes davantage orientées vers le grand public telles que Zynga (jeux en ligne), Tripadvisor (tourisme) ou Groupon (achats groupés). Souvent introduites à prix d’or, ces valeurs ne sont pas exemptes de doutes sur leur business model, à l’instar de la bulle observée il y a une décennie… avec un contexte bien différent toutefois. L’arrivée de Facebook sur les marchés pour sa part pourrait permettre de mettre en valeur l’ensemble de ce secteur émergent.