Les suppressions de postes et d’emplois se sont multipliées ces dernières semaines.
Particulièrement exposées aux soubresauts financiers, les banques n’ont pas échappé à l’annonce de plans de restructuration ou de licenciements. 2.350 postes sont ainsi amenés à disparaître au Crédit Agricole, qui compte toutefois recruter 3.500 personnes dans l’Hexagone en 2012 ; et 373 postes devraient disparaître au sein de BNP Paribas. Chez Société générale, « des centaines d’emplois en France » sont sur la sellette.
Les mesures de départs volontaires, ou de cessions, sont privilégiées par les firmes, qui ne souhaitent pas, image et coûts obligent, procéder à des plans de sauvegarde de l’emploi, par exemple.
Si les services sont touchés, comme en témoignent ces exemples, l’industrie subit le contrecoup le plus fort de la crise, touchant non seulement les ateliers mais également – et c’est ici que réside la nouveauté – la recherche et développement. L’annonce de la suppression, en novembre dernier, de 2.000 postes par PSA Peugeot-Citroën, a fait l’effet d’un électrochoc. Cette fonction, que l’on pensait jusqu’à présent à l’abri, n’échappe pas à un mouvement d’optimisation, économique et géographique.
« On entre dans une ère nouvelle de la mondialisation, où les entreprises adaptent plus finement la localisation de chacune des étapes de leur production », explique au Figaro l’économiste Matthieu Crozet (Paris I). De nombreux pays en fort développement, tels que l’Inde, dotés de nombreuses compétences en la matière, peuvent accueillir des services d’ingénierie industrielle, notamment capables de travailler sur des problématiques régionales. Une part non-négligeable du plan de PSA concerne toutefois, de manière plus classique la production : l’ajustement par l’intérim et le reclassement sera pratiqué.
Au-delà de ces mesures court-termistes et de ces mutations de moyen-terme, la crise a contribué à l’accélération de la dégradation des capacités financières de nombreuses sociétés, exsangues en matière de trésorerie. Le quotidien économique La Tribune en témoigne. Le tour-opérateur Nouvelles Frontières, en difficulté depuis plusieurs années, a pour sa part précipité son rapprochement avec Marmara, Aventuria et Tournier dans la holding TUI, et supprimera 400 postes.
Dans le Sud, deux entreprises prennent toutefois le contre-pied de la morosité ambiante. Airbus, d’une part, à travers la planification de 4.000 recrutements dont 1.500 sur ses sites toulousains ; et le fabricant japonais de textiles professionnels Toray, avec 2.500 emplois espérés à Lacq, en Aquitaine. Leur positionnement très particulier confère à ces firmes, avec une implantation internationale, une forme de bouclier anti-crise particulièrement recherchée.
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