Interrogé cet après-midi par Le Monde, le président d’Auchan France, Arnaud Mulliez, réagit aux attaques proliférées contre les distributeurs. Il se dit « choqué et énervé » à l’évocation du comparatif franco-allemand effectué par le secrétaire d’Etat à la consommation Luc Chatel la semaine dernière (14% d’écart entre deux hypermarchés). « Trouver des produits vendus plus cher en France qu’en Allemagne est un exercice très facile, et vice-versa. Nous avons fait la même chose avec notre propre liste de produits de grandes marques et, dans l’ensemble, ils étaient vendus moins cher chez nous. Je regrette que l’on stigmatise sans cesse la grande distribution alors que nous essayons de limiter l’inflation dans nos magasins« , explique-t-il.
Arnaud Mulliez adopte un discours contrasté sur la loi de modernisation de l’économie. Le fait de pouvoir négocier librement ses tarifs avec les industriels le satisfait – « Lorsque nous trouverons totalement injustifiées des hausses de tarifs, nous pourrons les négocier. Auparavant, nous ne pouvions que les refuser, au risque de ne plus être livrés » -, tandis que le relèvement du seuil minimal d’autorisation d’ouverture d’un magasin (de 300 à 1.000 mètres carrés) ne l’enchante guère.
« Les discompteurs ouvrent, eux, souvent des boîtes à chaussures. Chez nous, vous avez quatre employés pour 100 mètres carrés, chez eux, un seul« , explique le président de la branche française d’Auchan, opposant la qualité de service à un format dont son groupe est relativement absent, hormis quelques tests. « Vouloir développer le maxidiscompte, c’est aller à l’encontre des PME puisque l’offre de produits est très limitée par rapport à la distribution classique« , ajoute-t-il en se plaçant en défendeur des petites et moyennes entreprises.
Une position avant tout destinée à restaurer l’image de la grande distribution auprès de ces firmes qui se plaignent souvent d’être à la merci des Auchan, Leclerc et autres Carrefour.