Les capitalisations boursières dévissent, mais l’activité ne faiblit pas.
En recul de 21,4% entre le 3 janvier et le 30 septembre, la capitalisation totale des valeurs du CAC 40 connaît un sérieux coup de mou. Selon Le Figaro, l’équivalent de 216 milliards d’euros se sont envolés au cours de cette chute de l’indice parisien, la séance du 22 septembre dernier (-5,25%) restant notamment dans les esprits.
« La valeur des actifs n’est plus considérée comme un critère pertinent pour apprécier une société », indique au quotidien le responsable de la gestion actions France de Neuflize Private AM, Emmanuel Soupre. Cette forme de décorrélation s’explique, selon le gérant, par la focalisation des investisseurs sur les seules perspectives d’appréciation des résultats, attitude spécifique à ce climat de crise. Ce comportement épargne toutefois quelques « pépites » s‘appuyant sur des marques et des positions fortes sur leur marché, parmi lesquelles EADS (défense) ou Danone (agroalimentaire).
Cette chute générale des indices boursiers n’empêche toutefois pas les opérateurs de se révéler particulièrement actifs, le désintérêt pouvant être constaté pour les marchés financiers émanant avant tout des particuliers. Car, si le CAC 40 vient de signer son pire trimestre depuis 2002, les volumes d’échanges s’accroissent pour leur part. En progression de 25% sur un an, ils expriment l’inquiétude des investisseurs, mais également la possibilité de faire quelques potentielles bonnes affaires… à condition d’être patient et de prendre des risques.
La banque et l’industrie dans la tourmente
Les valeurs bancaires, constituant l’épicentre de cette crise compte tenu de l’exposition de nombreux établissements aux risques liés aux dettes souveraines, s’illustrent particulièrement dans ce dynamisme. « Les banques françaises sont particulièrement attaquées car l’intervention de la Banque centrale européenne a rendu risquée toute spéculation sur les titres italiens et espagnols », relève un banquier dans Les Echos.
La Tribune décerne ainsi le titre de valeur la plus active du CAC 40 à BNP Paribas, qui a représenté 7,7% des titres échangés au cours du dernier trimestre quand bien même son cours dévissait de 47%. Même constat pour Société Générale, valeur la plus attaquée avec une chute de 55% sur les trois derniers mois, mais qui a constitué 5% du montant total de ces échanges.
Ce lundi, le dernier trimestre de l’année a mal débuté, toujours marqué par ce même secteur particulièrement sensible à chaque annonce politico-économique. La Grèce a ainsi annoncé, dimanche, ne pas pouvoir tenir ses objectifs de réduction de déficit pour 2011 et 2012. La banque franco-belge Dexia a pour sa part vu sa note placée sous surveillance par l’agence Moody’s.
Les valeurs industrielles sont elles aussi concernées par ces atermoiements. En témoigne les cas d’Arcelor Mittal, particulièrement endettée mais affichant de bons résultats au premier semestre, ou de Total, dégageant les plus forts bénéfices du CAC 40 mais dont la valorisation est qualifiée par les spécialistes d’historiquement faible. EDF, qui jouit d’une forte part de marché en France, pâtit pour sa part de la méfiance post-Fukushima des investisseurs envers les valeurs liées au nucléaire. La société détient 58 réacteurs.
Entre inquiétudes et espoir
Les investisseurs bénéficient donc de peu d’opportunités pour espérer rapidement reprendre confiance. Le potentiel eldorado représenté par les pays émergents est ainsi en train de s’émousser, la Chine étant au centre de nombreuses inquiétudes qui devraient ressurgir sur « les investissements et impacter des secteurs comme ceux des matières premières ou des biens d’équipement », de l’avis de Claire Chavez d’Olivera, en charge de la gestion actions chez Groupama AM, dans La Tribune.
L’avenir n’est pas complètement sombre pour autant. Selon une étude menée par l’agence Reuters, un panel d’analystes estime que le CAC 40 pourrait gagner 7% d’ici la fin du mois de décembre. Une nouvelle pour le moins inattendue dans ce contexte !
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