Attaqués de toutes parts, les établissements financiers doivent réaffirmer la pertinence de leur modèle.
« Nous sommes une grande entreprise française. Nous avons une structure financière solide, un bilan sain, une gestion prudente des risques »: confrontée à une violente chute du cours de son action (-63,31% entre le 1er juillet et le 12 septembre), la Société Générale a choisi, ce mercredi, de prendre la parole par le biais d’une pleine page de publicité publiée dans plusieurs quotidiens. Enjeu pour la banque, également victime d’une dégradation de sa note par l’agence Moody’s: rassurer ses actionnaires mais également défendre ses intérêts, afin de rétablir « sa » part de vérité.
L’établissement dirigé par Frédéric Oudéa est l’objet de multiples rumeurs qui ont pu avoir – ou non – une incidence sur son cours de Bourse. Il s’était jusqu’alors limité, auprès du grand public, à proposer des explications sur le déroulement de la crise financière en cours, sur son site Internet. Les turbulences estivales ont démarré le 3 août dernier par l’annonce d’un bénéfice net en recul de 31% et de son impossibilité à tenir ses résultats prévus pour 2012.
En cause, à l’instar des événements des derniers jours: la Grèce. Suite à l’importance de son exposition aux dettes souveraines italiennes, grecques et espagnoles, le tabloïd anglais Daily Mail indique, le 7 août, que la banque est dans un « état périlleux », et se retrouverait « au bord du désastre ». Une plainte a été déposée contre le journal. Trois jours plus tard, nouvelle rumeur: Groupama aurait partiellement vendu sa participation dans la Société Générale. Dans ce contexte délicat, l’Autorité des marchés financiers annonce l’ouverture d’une enquête.
Si cette annonce aurait pu tempérer l’agitation autour du titre, elle passe en réalité quasi-inaperçue. Lorsque le Wall Street Journal indique le 18 août que le patron de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, aurait incité les établissements financiers européens à renforcer leurs fonds en dollars, une nouvelle rumeur bruisse, indiquant que la Société Générale ne pourrait suivre les mesures proposées… Le même jour, lorsque la Banque centrale européenne annonce avoir bien procédé au prêt de 500 millions de dollars à un établissement financier, la banque se retrouve de nouveau attaquée. Afin de rétablir son image, la banque enfonce le clou dans cette dernière campagne de communication: « il y a les rumeurs et il y a la réalité des chiffres ».
Démentis en série
BNP Paribas, dont la note n’a finalement pas été dégradée par Moody’s, a tenu à faire part de ses « commentaires » sur cette possible perspective’ dès lundi. Dans un communiqué de presse, la banque a, d’une part, rappelé que cette possible dégradation des notes attribuées aux établissements français avait été annoncée en juin dernier, suite à une mise sous surveillance de ces dernières, clarifiant ainsi les informations propagées par de nombreux médias.
Rappelant qu’elle figure parmi les banques « les mieux notées », BNP Paribas a précisé les conditions dans lesquelles devaient être analysés les différents ratings: « l’éventuelle baisse d’une note est un événement qui doit être analysé en tenant compte de l’évolution générale des notes du secteur et en comparant les notes de chaque banque à celles de ses principaux concurrents internationaux ».
Cette mise au point a précédé deux communiqués simultanément publiés ce mardi par l’établissement, démentant les propos tenus dans une tribune du Wall Street Journal, évoquant des problèmes de liquidité en dollars qui auraient été confirmés par « un cadre anonyme » de ses services. Cette succession de communiqués de la part de ces établissements, en l’espace de trois jours, témoignent d’une détermination de ces établissements à réaffirmer leur solidité et appuyer leur image dans cette période difficile, Société Générale et BNP Paribas figurant parmi les banques les plus chahutées.
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