Dans une interview accordée au quotidien gratuit Direct matin plus, le secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie et de la Consommation, et porte-parole du gouvernement Luc Chatel explique le projet de loi de modernisation de l’économie, notamment destiné à stimuler la concurrence afin d’exercer une pression sur les prix.
« C’est un des objectifs majeurs du projet de Loi de modernisation de l’économie, du moins de son volet sur la concurrence. La situation française ne peut plus durer. Les produits de grande consommation coûtent en France 5 % de plus que dans la moyenne des grands pays européens, et 20 % de plus qu’en Espagne et aux Pays-Bas. Selon les études de plusieurs cabinets, le panier alimentaire de la ménagère allemande est même 30 % moins cher que celui de la Française. Les prix alimentaires ont augmenté deux fois plus vite au cours des dix dernières années dans notre pays qu’outre-Rhin. La France est trop chère par rapport à ses voisins européens », indique-t-il, soucieux de démontrer le déterminisme du gouvernement autour des inquiétudes sur le pouvoir d’achat.
Concernant le relèvement du seuil minimal auquel les commerces doivent faire l’objet d’une autorisation, « notre objectif principal, comme celui de la majorité, est bien de remettre de la concurrence dans le système et nous ne nous en écarterons pas. Dans notre pays, cinq centrales d’achat font 80 % du chiffre d’affaires de la distribution, Une étude de la société Asterop a établi que 87 % de nos zones de chalandise ne sont pas concurrentielles car un distributeur – voire deux – y est en position dominante« , rappelle Luc Chatel. Les critères pris en compte par les commissions départementales d’équipement commercial seront réexaminés et complétés par des objectifs environnementaux. Selon le secrétaire d’Etat, une attention particulière devrait également être portée au petut commerce.
A terme, la loi « devrait réduire l’inflation de 1,6 point, ce qui est considérable, et être à l’origine de 0,3 point de croissance supplémentaire par an« . De quoi apporter de l’eau au moulin de sa collègue ministre de l’Economie qui « jubile« . La croissance est en effet meilleure que prévue, le produit intérieur brut ayant progressé en 2007 de 2,2% par rapport à l’année précédente, contre 1,9% prévus par l’Insee en décembre dernier. Selon Nicolas Sarkozy, ces chiffres « traduisent l’impact des mesures prises en application de ses engagements par le gouvernement en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat« .